Jean-Claude Dhôtel

EXERCICES SPIRITUELS ET RENCONTRE DE L'AUTRE
CHRISTUS N°266HS
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Jean-Claude Dhôtel
Les Exercices spirituels de saint Ignace sont introduits par ce titre : « Annotations pour prendre quelque intelligence des exercices spirituels qui suivent et pour aider celui qui doit les donner et celui qui doit les recevoir. » Il s'agit de vingt notes brèves en forme de conseils pédagogiques, adressées principalement à celui qui donne les Exercices, mais dont la portée va au-delà de la pure pédagogie. En ce sens, elles donnent une certaine « intelligence des Exercices », étant entendu qu'ils ne dévoileront leur pleine intelligibilité qu'à mesure qu'ils seront faits.Par ailleurs, les annotations posent d'emblée le principe d'une relation antérieure à celle que le retraitant vient chercher – entre Dieu et lui. Cette relation sera maintenue tout au long du parcours entre « celui qui doit donner et celui qui doit recevoir » les Exercices, et elle sera l'objet de notre étude. La relation entre retraitant et accompagnateur introduit en effet à celle que le retraitant désire avec Dieu. Elle en vérifie l'authenticité durant toute la durée de la retraite1.Mais il convient d'abord de prendre la mesure de l'affirmation abrupte, voire révoltante, de ces tout premiers mots du livret. La retraite, en effet, est « un temps pour Dieu », une solitud...
MAITRISE ET REMISE DE SOI
CHRISTUS N°258HS
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Jean-Claude Dhôtel
Saint Ignace, au début des Exercices spirituels, propose une « manière de faire l'examen général comprenant cinq points ». Citons-la cependant :Premier point : rendre grâce à Dieu notre Seigneur pour les bienfaits reçus. Deuxième point : demander la grâce pour connaître ses péchés et les rejeter. Troisième point : demander compte à mon âme, depuis l'heure du lever jusqu'à l'examen actuel, heure par heure ou moment par moment, d'abord des pensées, puis des paroles, puis des actions. Quatrième point : demander pardon des fautes à Dieu notre Seigneur. Cinquième point : former le propos de s'amender, avec sa grâce.Dociles, nous avons essayé cette « manière de faire » avec le succès que l'on sait. Cela donnait : premier point, un merci très rapide, très global. Deuxième point, une formule brève, quand nous y pensions. Troisième point, le plat de résistance, avec épluchage minutieux, souvent interrompu en cours d'opération par un « péché » plus important, revécu, ressassé… Quatrième et cinquième points, s'il restait du temps, sur le modèle du classique « acte de contrition ».Résultat : l'escamotage de quatre points...