Geneviève PERRET, Sœur de Marie-Auxiliatrice

Née en 1941. Au service de la congrégation (membre du Conseil, supérieure, maîtresse des novices au cours des années passées au Cameroun), accompagnement spirituel (dans la vie, en retraites…). Nombreuses recherches sur la fondatrice. Aujourd’hui à Paris, responsable des archives de la congrégation.
LE POIDS DE LA CROIX
CHRISTUS N°222
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Geneviève PERRET, Sœur de Marie-Auxiliatrice
C’est un tertre où l’on a l’habitude de crucifier les condamnés. Aujourd’hui, ils sont trois et tant d’autres le long des voies romaines, exposés au mépris et à l’horreur d’une agonie sans compassion. Celui au milieu des « deux autres » semble avoir une stature exceptionnelle, car c’est lui, surtout, qui est gardé, hué par les notables et quelques misérables à leur solde. Mais c’est aussi pour lui que s’attroupent les braves gens, ces « foules qui s’étaient rassemblées pour ce spectacle », ainsi que « ses amis et des femmes, nombreuses, qui regardaient, à distance ».   Déni de justice Quelques-unes de ces femmes se sont approchées. Elles ont rejoint la mère du condamné et son disciple bien-aimé. Parce qu’une ténèbre étrange est tombée en plein midi, elles devaient venir sonder l’inexplicable. Or voici qu’une longue plainte s’élève. Ce n’est pas la lamentation rituelle des femmes de Jérusalem que le Christ a estimée vaine et inappropriée. C’est un gémissement jailli des profondeurs de la foi blessée, un psaume au Dieu vivant qui paraît laisser faire :   « Seigneur, mon Dieu et mon salut, dans cette nuit où je...
Mots clés : Cœur de Jésus  Croix Justice Salut
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MARIE-THÉRÈSE DE SOUBIRAN
CHRISTUS N°199
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Geneviève PERRET, Sœur de Marie-Auxiliatrice
La vie de Marie-Thérèse de Soubiran frappe par ses paradoxes. Elle rêve d'entrer au Carmel, tout en se donnant avec ardeur et finesse à l'apostolat. Son oncle, prêtre plein de zèle, la convainc de se lancer dans la fondation d'un béguinage et l'envoie se former à Gand où subsiste encore cette forme de vie consacrée. C'est un projet aventureux, « tombeau de tous ses attraits ». Marie-Thérèse finit par y reconnaître la voix de Dieu. Voici donc en route le nouveau béguinage. Nous sommes en 1854, à Castelnaudary ; la fondatrice n'a que vingt ans. Et tout va bon train, contrairement à ce qui pouvait être humainement escompté. Mais le béguinage n'a pas vraiment d'avenir. À la suite d'un grave incendie, Marie-Thérèse pressent l'appel à franchir un autre passage. « Mais c'est de nuit » (Jean de la Croix). Ce qui germe à l'obscur, c'est une nouvelle orientation donnée à la fondation, le choix d'une authentique vie religieuse. L'institut de « Marie-Auxiliatrice » y prend naissance en 1864. Pendant dix ans, d'abord à Toulouse puis en d'autres agglomérations urbaines, Marie-Thérèse va « travailler à sa formation et extension ». Formation profondément ancrée dans la tradition ignatienne, avec l'Eucharistie au c&oe...
Mots clés : Cœur de Jésus  Consolation Choix de vie Désolation Election Jésus-Christ Paix Pauvreté Tentation Vie religieuse
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LES LARMES DANS LA PRIÈRE
CHRISTUS N°185
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Geneviève PERRET, Sœur de Marie-Auxiliatrice
On répugne souvent à expliquer — au cours des retraites ignatiennes où sont commentées les règles du discernement des esprits — la consolation par les larmes telle qu'en parlent les Exercices. A tout le moins, on hésite à traiter le sujet au-delà de son aspect de « consolation douloureuse ». Ce n'est pas sans raison : trop s'y attarder pourrait conduire les auditeurs à des erreurs fâcheuses, surtout s'ils sont émotifs. Mais aussi les larmes gênent. Beaucoup y décèlent quelque chose de suspect. On aaint le trouble pathologique ou l'égarement d'une sensibilité mal contrôlée. Par ailleurs, se retenir de pleurer est souvent perçu comme une expression de maîtrise de soi. Enfin, ce n'est guère sans embarras que certains accompagnateurs supportent les pleurs pendant les entretiens. Voilà qui ne contribue pas à donner sa vraie place à la fonaion des larmes dans la prière, que saint Ignace situe comme une manifestation de la consolation. Les Exercices spirituels, en effet, font souvent mention des larmes. On peut en trouver dix-sept occurrences dans la version manuscrite, qu'il s'agisse du substantif « Idgnmas » ou du verbe « llorar ». Elles sont toujours considérées comme une chose désirable, une grâce à demander expresséme...
Mots clés : Chair Consolation Désolation Evangile Exercices spirituels Expérience spirituelle Femme Grâce Humilité Larmes Prière Tentation
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LES LARMES DANS LA PRIERE
CHRISTUS N°276HS
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Geneviève PERRET, Sœur de Marie-Auxiliatrice
Parution initiale dans Christus n° 185 (janvier 2000).On répugne souvent à expliquer – au cours des retraites ignatiennes où sont commentées les règles du discernement des esprits – la consolation par les larmes telle qu'en parlent les Exercices spirituels. À tout le moins, on hésite à traiter le sujet au-delà de son aspect de « consolation douloureuse ». Ce n'est pas sans raison : trop s'y attarder pourrait conduire les auditeurs à des erreurs fâcheuses, surtout s'ils sont émotifs. Mais aussi les larmes gênent. Beaucoup y décèlent quelque chose de suspect. On craint le trouble pathologique ou l'égarement d'une sensibilité mal contrôlée. Par ailleurs, se retenir de pleurer est souvent perçu comme une expression de maîtrise de soi. Enfin, ce n'est guère sans embarras que certains accompagnateurs supportent les pleurs pendant les entretiens. Voilà qui ne contribue pas à donner sa vraie place à la fonction des larmes dans la prière, que saint Ignace situe comme une manifestation de la consolation.Les Exercices spirituels, en effet, font souvent mention des larmes. On peut en trouver dix-sept occurrences dans la version manuscrite, qu'il s'agisse du substantif « lágrimas » ou du verbe « llorar »...