COMME UNE FLÈCHE DE FEU
CHRISTUS N°226
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Étienne CÉLIER

Préf. P. Mamie. Éd. M.-A. Cabanne. Ad Solem, 2008, 176 p., 20 euros.
« Lettres choisies » ? Non, mais 400 fragments extraits d’une vaste correspondance : maximes et aphorismes de quelques lignes ou paragraphes, dix à trente lignes, rarement plus. À déguster à petites doses. Le cardinal Journet s’y révèle attentif à la situation concrète de ses correspondants (surtout correspondantes...). Il s’emploie à les rassurer sur leurs limites et sait proportionner ses exigences réelles – à leurs possibilités. Et sans cesse il revient à l’amour de Dieu, à la certitude d’être aimé par Dieu « plus qu’on ne le saura jamais » ; il nous invite à vivre constamment l’abandon à cet amour : « Ne vous souciez que d’aimer le bon Dieu. » C’est le coeur du christianisme.
SAINT FRANÇOIS D’ASSISE
CHRISTUS N°224
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Étienne CÉLIER

Parole et Silence, coll. « Cahiers de l’École Cathédrale », 2008, 272 p., 23 euros.
La trajectoire de Francesco Bernardone n’a rien d’une ligne droite. Ce « jeune bourgeois qui a tout réussi », visité par Dieu à l’âge de vingt-trois ans, abandonne ses compagnons de fête, s’ouvre à la prière, rejoint les exclus (les petits, les « minores », les sans-droits) pour « suivre nu le Christ nu ». Décision qui fait scandale : pendant plusieurs années, François sera en butte aux sarcasmes et aux mauvais traitements de ses compatriotes. Mais il persévère, et sa joie rayonnante lui attire des compagnons : deux, huit, douze et davantage. Le voici bientôt à la tête d’une « Fraternité » de milliers de clercs et de laïcs.
Ce succès l’épouvante : comment éviter que cet Ordre religieux ne s’institutionnalise, ne se cléricalise, ne prenne – ou ne reprenne – place dans les structures hiérarchiques de l’Église féodale ? François peut-il empêcher cette « dérive » ? Il ne le pourrait qu’en faisant acte d’autorité, ce qui ne ferait que renforcer le durcissement des structures. Il choisit donc, le coe...
LE ROYAUME RÉVÉLÉ AUX « PETITS »
CHRISTUS N°224
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Étienne CÉLIER

Desclée de Brouwer, 2009, 128 p., 13 euros.
Jésus proclame l’avènement du Royaume de Dieu annoncé par les pro¬phètes. Mais ce royaume n’est pas une manifestation de puissance : c’est un mystère d’amour. Il ne peut être recueilli que par des coeurs humbles et désinté¬ressés, par ceux qui renoncent à toute tentation, d’auto-réalisation et d’auto-justification, qui s’ouvrent au don gratuit de Dieu, à la communion d’amour avec tous les hommes. Le bon larron est comme le modèle de ces « petits » : en se confiant à la bienveillance de Jésus, il l’arrache à la solitude où il meurt, et lui donne la joie de donner.
Ce nouveau livre de l’auteur de Sa¬gesse d’un pauvre (Desclée de Brouwer, 1959), parcourant les différentes étapes de l’annonce du Royaume, nous livre avec limpidité le coeur même du mes¬sage chrétien.
UN MAÎTRE D’ÉNERGIE SPIRITUELLE
CHRISTUS N°223
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Étienne CÉLIER

Préf. A. Deleu. Salvator, 2008, 250 p., 19,90 euros.
Entré à 18 ans chez les frères des Écoles chrétiennes, Adrien Mas, devenu le frère Exupérien, y fut successivement enseignant, maître de novices, « visiteur » des districts du Puy et de Paris, puis, pendant plus de trente ans et jusqu’à sa mort, assistant général.
Par son sens de l’organisation et son rayonnement spirituel, il fut un des artisans du développement de la Congrégation qui, au début du XXe siècle, comptait environ 15.000 membres dont 10.000 en France où il vécut en première ligne la laïcisation de l’enseignement public à partir de 1886. Soucieux de prolonger l’apostolat de l’Enseignement par une formation sociale et spirituelle, il eut une part active dans la création du Syndicat des employés du Commerce et de l’Industrie d’où sont sortis les fondateurs de la CFDT. À l’intention des anciens élèves, il développa la pratique des retraites inspirées des Exercices spirituels. Et, pour les religieux de sa congrégation, il institua le « second noviciat » où, comme au troisième an jésuite, les jeunes profès faisaient les Exercices de trente jours avant leurs voeux perpétuels....
NAÎTRE DE L’ESPRIT
CHRISTUS N°222
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Étienne CÉLIER

Cerf, coll. « Épiphanie », 2007, 128 p., 15 euros.
Parmi les chemins qui mènent vers Dieu, il y a l’humour… Judicieux avertissement qui indique dans quel esprit lire ce livre. Original, parfois provocant, c’est à sa manière un véritable guide de la vie dans l’Esprit. Beauté, corps, plaisir, silence et même paresse (c’est le dernier chapitre) sont chemins vers Dieu qui donne gratuitement à qui accepte l’humilité de la « chair ». Car « le christianisme est la religion du corps. »
LA VIE DE DON BOSCO
CHRISTUS N°217
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Étienne CÉLIER

Éditions Don Bosco, 2006, 370 p., 29 euros. De sa monumentale biographie Don Bosco en son temps (Società editrice internazionale, 1996, plus de 1400 pages !), le P. Desramaut a extrait ici les principaux chapitres. Alerte et bien documenté, le récit est exempt de toute déformation hagiographique. Le fondateur des salésiens (1815-1888) revit sous nos yeux au milieu des bouleversements de l’unité italienne et des conflits entre Pie IX et le gouvernement installé à Rome. Petit paysan pauvre, élevé à la dure par une mère veuve d’une fidélité catholique sans failles, il avait une intelligence concrète et créatrice. Tenace, passionné de zèle pour les jeunes à l’abandon, il va son chemin à travers de multiples obstacles. Très tôt entouré d’un halo de vénération qu’il a laissé se créer avec une paisible humilité, il meurt épuisé à soixante-douze ans. On aurait aimé qu’à ce récit si vivant soient ajoutées quelques précisions sur la spiritualité de don Bosco qui, il est vrai, a été vécue plus qu’explicitée.
DANS L’INTIMITÉ DE PAUL VI
CHRISTUS N°216
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Étienne CÉLIER

Prés. P. Macchi. Trad. P. Mahieu. Médiaspaul, 2006, 104 p., 13,50 euros.
L’ancien secrétaire de Paul VI, Mgr Pasquale Macchi, présente ici, outre quelques textes déjà connus (le Testa¬ment fut publié en 1978), des notes de retraites strictement personnelles. Le pape s’y montre tel que déjà nous le connaissions : une haute conscience des exigences de sa charge (qui le « place dans une solitude extrême »), une pro¬fonde humilité qui va jusqu’à la dépré¬ciation de soi, une fidélité au devoir quotidien, mais aussi des élans de joie et d’admiration devant la beauté de la Création et la grandeur de Dieu.
LE PÈRE LÉON DEHON (1843-1925)
CHRISTUS N°214
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Étienne CÉLIER

Cerf, 2005, 240 p., 22 euros.
Personnage complexe que le P. Dehon. Jeune vicaire à Saint-Quentin, il découvre le fossé qui sépare le peuple de l’Église. Cela l’amènera à devenir un des protagonistes de l’apostolat social dans la dernière décennie du XIXe siècle, tout en créant et dirigeant un important collège catholique. Mais il est surtout le fondateur des prêtres du Sacré-Coeur. Un premier essai, fortement marqué par une spiritualité de réparation victimale, fut stoppé par le Saint-Office « en tant que fondé à partir de prétendues révélations qu’on ne peut admettre » ; cela visait deux religieuses auxquelles Dehon resta attaché jusqu’au bout, sans comprendre l’attitude romaine. Chose remarquable, il reprit son ouvrage sur des bases plus saines et obtint, non sans peine, la confirmation de Rome.
Le P. Ledure situe avec tact et compétence l’histoire de cette fondation dans le contexte des années 1870-80, où l’expansion de la dévotion au Sacré-Coeur souffrit quelques dérives et où l’installation de la IIIe République heurtait une Église française majoritairement hostile à l’héritage de 1789. On doit cependant marquer notre étonnement devant le...
JE NE SAVAIS PAS MON NOM...
CHRISTUS N°214
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Étienne CÉLIER

Prés. A.-C. Meyer.
Cerf, 2006, 192 p., 18 euros.
Pour savoir quel est mon nom, celui « qui dit exactement ce que je suis, celui que Dieu seul connaît », il faut me désencombrer de moi-même, libérer le dynamisme de l’Esprit reçu au baptême, vivre sous le regard de Jésus Christ, apprendre à aimer ce qu’Il aime. C’est la vocation de tout chrétien, et a fortiori de tout religieux. Pour y répondre, la vie religieuse offre des moyens spécifiques, ici passés en revue : les trois voeux, la vie commune, davantage de place donnée à la prière et à la vie sacramentelle. C’est un petit traité de la vie religieuse qui nous est ici donné, nourri d’expérience, proche de la réalité concrète et où l’exigence évangélique se révèle profondément humaine. C’est le message d’un témoin.
JOSEPH
CHRISTUS N°213
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Étienne CÉLIER

Aubier, coll. « Historique », 2006, 476 p., 24,50 euros. Ne cherchez pas saint Joseph dans la Légende dorée ! Ce n’est qu’à partir du XVe siècle qu’apparaît un culte à l’époux de Marie, « ce saint qui ressemble si peu à un saint », lui dont la vie ne comporte ni miracles, ni faits héroïques. Le premier à proposer Joseph comme modèle de vertu chrétienne est le chancelier Gerson (1363-1429). Sa vigoureuse construction théologique sera sans effet immédiat. Indépendamment naîtront çà et là de discrets efforts pour honorer Joseph le 19 mars. Début d’un culte qui s’affirmera de façon décisive à la fin du siècle, grâce aux franciscains qui présenteront Joseph comme un exemple à suivre et un modèle de vie. Chose remarquable, le culte liturgique a ici précédé la dévotion populaire. Pour retracer cette histoire méconnue, Paul Payan scrute les textes : traités théologiques, sermons, mystères, fabliaux. Parallèlement, il analyse d’innombrables représentations iconographiques, dont, bien sûr, l’interprétation offre des sens pluriels. Cette variété de significations a sans doute favorisé l’essor du culte de saint...
SERMONS DES DIMANCHES ET DES FÊTES (I)
CHRISTUS N°212
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Étienne CÉLIER
Trad. V. Strappazzon.
Cerf/Messaggero Padova, coll. « S agesses chrétiennes », 2005, 544 p., 49 euros.
Cher à la dévotion populaire, docteur de l’Église, saint Antoine de Padoue demeure largement méconnu. C’est pourquoi la première traduction française de ses Sermons (quatre volumes sont prévus) retient l’attention. Nous n’avons pas ici des sermons prononcés devant un auditoire mais une oeuvre savante, rassemblement de matériaux mis en ordre à l’intention des prédicateurs et des enseignants. Antoine part de l’un des textes scripturaires de la liturgie du jour. Il ne cherche pas, comme nous le ferions aujourd’hui, à en dégager le sens, mais il en extrait des fragments, quelques mots auxquels il confère une portée. Pour exprimer ce contenu symbolique, il entasse les citations, d’abord scripturaires mais aussi patristiques ou païennes, il recourt aux étymologies, souvent fantaisistes à nos yeux, et aux jeux de mots qu’il manie en virtuose. Le résultat est, en son genre, éblouissant, mais, avouons-le, assez lassant à la longue.
Quant au fond, il s’agit avant tout de morale : critique des mauvais religieux ou des prélats orgueilleux, combat contre le péché, inlassable insistance sur la nécessité de la conversion. L&...
JOURNAL ET PENSÉES DE CHAQUE JOUR
CHRISTUS N°211
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Étienne CÉLIER
Introd. J. Ruffing.
Cerf, 2005, 316 p., 26 euros.
Grande bourgeoise d’avant 1914, mariée à un incroyant qu’elle aimait tendrement (et qui, après sa mort, fut converti par la lecture de son Journal), Elisabeth Leseur a vécu dans le secret de son coeur un amour intense pour Dieu, tout en tenant son rang dans le milieu d’intellectuels indifférents ou hostiles à la foi où elle vivait. Cette opposition entre l’intérieur et l’extérieur, jointe aux attaques récurrentes de la maladie, a été pour elle à la fois une souffrance transformante — la souffrance de ne pouvoir partager avec ses proches, avec son mari, ce qui était le coeur de sa vie — et le lieu d’une religion du devoir quotidien. Renonçant aux « oeuvres » où elle aurait passionnément désiré servir Dieu et les pauvres, elle a rayonné l’amour de Dieu en acceptant silencieusement la souffrance, « forme achevée de la prière » et en accomplissant avec un désintéressement héroïque et une charité tout aimable son rôle de femme du monde. Avec cela une intelligence exigeante (elle a appris le latin pour lire saint Thomas et le russe pour lire Dostoïevski) et un style où jaillissent parfois des maximes spirituelles denses et justes.
Avouons qu&rs...
LA FRATERNITÉ AU QUOTIDIEN
CHRISTUS N°210
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Étienne CÉLIER
Lim. J. David. Préf. J.-M. Pelt. Parole et Silence, 2005, 272 p., 23 €.
L'essor des Frères missionnaires et des Soeurs des campagnes, congrégations fondées en 1943-47, a accompagné la « révolution silencieuse » des années 1950-75 dans le monde rural français. Vivant en petites communautés, unissant partage du travail et témoignage de foi, soucieux de progrès technique et de promotion humaine comme de la défense des pauvres, ils ont été, à leur échelle, levain dans la pâte. Dans le dernier quart du XX' siècle, l'exode rural massif, l'effondrement des effectifs paysans, la baisse des vocations en font aujourd'hui des communautés vieillissantes La relève vient d'ailleurs, essentiellement d'Afrique depuis 1969, bientôt peut-êue du Brésil. Riche en détails concrets, donnant largement la parole aux frères et aux soeurs, cette enquête est plus proche du reportage que de l'étude historique. On y respire un parfum d'Evangile.
LE CHEMIN DU DISCIPLE ET DE L'APÔTRE & SUIVRE JÉSUS CHRIST
CHRISTUS N°208
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Étienne CÉLIER
Le chemin du disciple et de l'apôtre,Prés. Y. Musset. Parole et Silence, 2004, 342 p., 24 €.
Suivre Jésus Christ,Trad. Y. Musset. Cerf, 2004, 342 p., 35 €.
Ecrivain infatigable (il a laissé quelque 20.000 pages d'écrits), le père Chevrier n'a rien publié. Ce sont ses disciples qui ont édité son oeuvre majeure, Le Véritable disciple de Jésus-Christ, ainsi que ses Lettres. Excellent connaisseur du fondateur du Prado, le P. Musset rassemble en ce volume un choix d'écrits fort divers sermons, règlements de vie, commentaires d'Ecriture, traité sur l'oraison, ébauches successives du Véritable disciple...
A travers ces textes, dont l'ordonnance suit d'assez près l'ordre chronologique, s'affirme le thème central de cette vie donnée : suivre Jésus Christ de plus près en vivant pauvre au service des pauvres pour leur enseigner la doctrine du salut. Pauvreté, souffrance, charité puisées dans la contemplation sans cesse reprise des mystères de la Crèche, de la Croix et du Tabernacle. Aucune recherche littéraire. Ayant passé sa vie à « étudier » Jésus Christ, le P. Chevrier rassemble les textes bibliques qui se rapportent à un thème donné et, du rapprochement de ces multiples citations brièvement commentées, &...
MADELEINE-SOPHIE BARAT
CHRISTUS N°207
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Étienne CÉLIER
Trad. P.-S. Mau. Cerf, coll. « Histoire », 2004, 784 p., 60 €.
Une vie ? Plutôt l'histoire de la Société du Sacré-Coeur pendant les soixante ans (un record) du supériorat de la Mère Barat.
Tiraillée entre le gallicanisme de l'épiscopat français et la montée de l'ultramontanisme, compromise aux yeux d'un pouvoir tatillon par ses étroites relations avec la Compagnie de Jésus, la jeune Société a parfois risqué de se déchirer sous la pression des rivalités et des luttes de pouvoir ecclésiastique. C'est l'autorité patiente, presque effacée parfois, de la supérieure générale qui a maintenu le cap. Soucieuse du bien des personnes et de la qualité des relations à long terme, Sophie Barat répugnait à trancher dans le vif. Cette attitude de prudente charité a permis la sauvegarde de l'unité et la croissance de la Société.
Ces événements parfois tumultueux, l'auteur les retrace avec sagacité et précision : c'est une femme qui parle d'autres femmes. Mais la personnalité de Sophie s'efface derrière les événements — ce qui n'aurait pas été pour lui déplaire. On constate, sans en saisir les étapes, son évolution à partir d'un rigorisme jansén...
UN MINISTÈRE D'AMOUR
CHRISTUS N°206
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Étienne CÉLIER
N° 1418 hors-serie, novembre 2004, 240 p , 4,50 €
Comme déjà en 1987, ce numéro hors-série rassemble un choix d'articles publiés ces quinze dernières années autour du thème de la spiritualité des prêtres diocésains. Prenant acte du tournant opéré à Vatican II, les divers auteurs voient dans le lien avec l'évêque et l'envoi à un peuple déterminé la caractéristique du prêtre diocésain. Cela dit, il est difficile de préciser ce qui est proprement « presbytéral », par distinction d'avec ce qui est propre à l'évêque et de ce qui est commun à tous les baptisés. Qu'ils traitent, souvent de façon concrète et informée, des diverses images du prêtre, de son ministère ou de son mystère, les auteurs présentent bien des aspects propres à nourrir la vie spirituelle du lecteur, mais sans qu'en ressorte l'originalité du prêtre diocésain comme tel Signe d'une difficulté sensible dès le temps du Concile et que la réflexion postérieure n'a pas encore résolue.
ENSEIGNER AVEC BONHEUR
CHRISTUS N°206
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Étienne CÉLIER
Pref C Dagens Parole et Silence, 2004, 182 p , 16 €
Au cœur de ce livre, il y a la conviction qu'enseigner est une véritable expérience spirituelle et une source de joie. Puisant dans son expérience en Afrique et dans l'Est parisien, l'auteur, membre de la communauté Saint-François-Xavier, présente avec beaucoup de finesse les différents moments de la relation pédagogique. Sans cacher les difficultés, elle invite a y voir le heu d'une croissance. II faut pour cela avoir « à la fois le regard bienveillant qui fait vivre et l'exigence qui fait grandir ». Il faut savoir accueillir la réalité sans déformation et fonder son comportement sur la foi en l'action de Dieu dans la liberté de l'élève et de l'enseignant. A travers une sensibilité féminine pleine de tact, c'est bien la visée ignatienne qui habite ces pages nourries du concret.
A L'ÉCOLE DE LA CONTEMPLATION
CHRISTUS N°206
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Étienne CÉLIER
Lethielleux, 2004, 238 p , 20 €
Recueil d'articles, dont l'un a paru dans Christus, ce nouvel ouvrage de Dom Louf envisage divers aspects de la vie spirituelle a la lumière de l'expérience monastique présentée comme la vie chrétienne vécue dans sa radicalité. Dans cet ensemble assez hétéroclite, on goûtera particulièrement le tact et la profondeur avec lesquels l'auteur évoque sa rencontre avec les moines orthodoxes du Mont Athos et de Roumanie.
MATTEO RICCI
CHRISTUS N°203
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Étienne CÉLIER
Desclée de Brouwer, 2003, 222 p., 21 €.
Ce n'est pas en cherchant, et en obtenant, l'appui des autorités et de l'Empereur lui-même que Ricci a innové. C'est en se situant à l'intérieur même de la culture chinoise, un peu comme Paul dans son discours de l'Aréopage. En témoignent non seulement sa maîtrise exceptionnelle de la langue, l'adoption du mode de vie et des vêtements des lettrés, mais surtout son effort pour faire voir que la doctrine confucéenne, sa morale en particulier, anticipait et rejoignait la morale chrétienne.
Certes, en chemin, il a été un remarquable « passeur » interculturel, faisant connaître en Chine science et techniques européennes, et en Europe la culture chinoise.
Mais son vrai motif est ailleurs : annoncer Jésus Christ. Il l'a fait, prudemment, dans ses écrits, soucieux de ménager les étapes, de faire naître de l'intérieur un désir authentique. Il l'a fait plus explicitement dans ses contacts personnels pour lesquels il était exceptionnellement doué. Lui et ses compagnons jésuites ont vraiment jeté les bases de l'Église en Chine. Il lui avait donné sa vie ; Chinois parmi les Chinois, il obtint l'insigne privilège d'être enterré en Chine et son tombeau se voit encore aujourd'hui à Pék...
L'EXPÉRIENCE DES EXERCICES SPIRITUELS DANS LA VIE
CHRISTUS N°201
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Étienne CÉLIER
Desclée de Brouwer, coll. « Christus », 2003, 310 p., 25 €.
Ce livre a paru pour la première fois en 1990, et Christus en avait rendu compte en avril 1991 (n° 150) par un article de plusieurs pages dû au P. Jean Laplace. Épuisé, il nous revient enrichi de dix chapitres nouveaux, qui représentent un tiers du volume actuel.
L'ouvrage s'adresse aux accompagnateurs des Exercices spirituels dans la vie. Depuis une trentaine d'années, en effet, nombre de retraitants ont voulu suivre l'itinéraire des Exercices, tout en continuant à mener leur vie professionnelle et familiale. Il va de soi que cette façon de faire, qui se déroule sur une longue durée non planifiable, présente des caractéristiques différentes de celle de la « retraite fermée » de trente jours. C'est pour aider les accompagnateurs de ces retraitants dans la vie que, fort de son exceptionnelle expérience, le P. Giuliani a rédigé ces pages. Mais on aurait tort de croire qu'elles leur sont réservées : moyennant quelques ajustements, on trouvera id des indications infiniment précieuses pour accompagner les Exercices, quelle que soit la forme de retraite ; seules sont exclues du champ les « retraites prêchées ».
L'architecture de l'ouvrage primitif a été conservée Les neuf premiers cha...
CLAIRE D'ASSISE
CHRISTUS N°200
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Étienne CÉLIER
Trad. J. Mignon. Cerf/Editions franciscaines, 2002, 270 p., 25 €.
Sur saint François, abondance de témoignages. Sur sainte Claire, dont François ne parle jamais dans ses écrits, pas grand-chose : les Actes du procès de canonisation et la Legenda Sanctae Clarae Virginis. Première femme à avoir rédigé une Règle pour des femmes, Claire, enveloppée de silence, fut à coup sûr une figure exceptionnelle.
Auteur d'une biographie récente de la sainte Marco Bartoli relit ici la Legenda, traduite en fin de volume. Avec une maîtrise impressionnante, il montre à la fois ce que Claire a été dans le monde religieux du XIIIe siècle et comment ses contemporains ont progressivement construit son image.
À qui possède à ce niveau l'art de les interroger, les textes expriment toutes les richesses humaines et spirituelles qu'ils contiennent.
N.B. De sainte Claire d'Assise, on lira ses Ecrits, trad. M.-F. Becker et alii, Cerf/Editions franciscaines, coll. « Sources chrétiennes », 2003, 243 p., 23 €
LA SPIRITUALITÉ CONJUGALE DANS LE CATHOLICISME FRANÇAIS (XVIE-XXE SIÈCLES)
CHRISTUS N°199
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Étienne CÉLIER
Préf. J.-P. Bardet. Cerf, coll. Histoire religieuse de la France », 2002, 552 p., 45 €.
Apparus en France à la veille de la seconde Guerre mondiale, les mouvements de spiritualité conjugale ont connu depuis un vigoureux essor, dont ce livre, issu d'une thèse de doctorat retrace la préhistoire.
Deux visions s'affrontent. La vision traditionnelle, issue de saint Augustin et relayée au XVIIIe siècle par le jansénisme, voit dans la « chair » une déchéance, à tolérer faute de pouvoir l'éliminer. Là contre, le Concile de Trente affirme que le mariage, étant sacrement est source de sainteté pour les époux — position popularisée par saint François de Sales dans deux célèbres chapitres de l'Introduction à la vie dévote.
Au long des siècles, cette doctrine va cheminer. Des époux font l'expérience que c'est dans leur amour mutuel qu'ils peuvent vivre pleinement l'amour de Dieu. Des pasteurs, et notamment des jésuites, leur font écho et publient maints manuels du « bon mariage ». Certes, les XIXe et XXe siècles, polarisés sur l'obligation de la procréation, « fin primaire » du mariage, ont marqué un durcissement. L'efflorescence des Équipes Notre-Dame n'en est que plus remarquable.
Riche de...
A LA GRÂCE DE DIEU
CHRISTUS N°199
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Étienne CÉLIER
Fidélité, 2002, 192 p., 11,95 €.
Un homme parle, pour nous dire le sens de sa vie. Ce n'est pas un récit autobiographique mais un témoignage. Seuls quelques repères, donnés en passant situent ce témoignage dans son époque — et quelle époque : la seconde moitié du XXe siècle ! Avec aisance et clarté, dom Louf nous fait entrevoir ce qu'est la vie monastique : « un appel à aller au-delà du visible », à chercher Dieu en vivant la fraternité.
Nourri de la tradition patristique et médiévale, et cependant accessible à tous, ce petit traité de la vie monastique respire l'équilibre et la largeur d'esprit. C'est un livre qui sonne juste.
COMME DES VIVANTS REVENUS DE LA MORT
CHRISTUS N°199
-
Étienne CÉLIER
Préf. J.-M. Martin. Bayard, 2002, 180 p., 18 €.
Initiation à l'expérience spirituelle chrétienne, c'est-à-dire à la rencontre avec Jésus ressuscité. Mais cela s'inscrit dans la réalité humaine concrète. De prime abord, on a l'impression de se trouver en terrain bien connu ; et puis, chemin faisant, on se laisse toucher par ce ton bien uni, par ces petites touches juxtaposées. Œuvre de finesse et de sensibilité plus que de puissance synthétique, cherchant à éveiller plutôt qu'à convaincre.
Le lecteur attentif saura accueillir la parole qui suscitera sa propre parole en retour.
TAIZÉ AU VIF DE L'ESPÉRANCE & LE DON D'UNE PRÉSENCE
CHRISTUS N°198
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Étienne CÉLIER
Taizé au vif de l'espérance, Bayard, coll. « Religions en dialogue », 2002,256 p., 17 €.
Le don d'une présence, Les Presses de Taizé, 2002, 176 p., 14 €.
L'existence et le rayonnement de Taizé sont un des événements majeurs du XXe siècle chrétien, que la rencontre européenne des jeunes à Pans en décembre dernier vient de rappeler. De cette communauté œcuménique émane un double mouvement d'attraction, qui draine des milliers de jeunes vers la colline bourguignonne (« où est Lyon ? », demande-t-on à un moine bulgare. — Non loin de Taizé ») et d'expansion jusque dans les bidonvilles du Brésil et du Bangladesh. Le premier livre rassemble diverses contributions dues à des frères de la communauté, des collaborateurs, des visiteurs. Il constitue un tableau sobre, concret, souvent très émouvant, de l'action de la communauté de Taizé dans le monde et un témoignage sur l'Esprit qui l'anime.
Tout est dit dans le titre du second ouvrage : Dieu veut nous faire don de sa présence. Nous ne pouvons ni la susciter, ni même la retenir quand elle nous est donnée. Sa disparition approfondit notre désir de la retrouver et nous fait comprendre que l'expérience contemplative est hors de nos prises.
Sentie par...
RETROUVER LA SOURCE INTÉRIEURE
CHRISTUS N°197
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Étienne CÉLIER
L'Atelier, 2 001,176 p., 15 €.
En réaction contre un excès d'intellectualisme nos contemporains se tournent volontiers vers l’Extrême-Orient Pour retrouver la « source intérieure » (nulle part définie), Bernard Ugeux part du physique : postures du corps, maîtrise du souffle. La « méditation » sans contenu (« je me lâche je me donne je m'abandonne je me reçois ») conduira à la « prière de Jésus », à la manière du Pèlerin russe puis à la méditation ignatienne écoute d'une Parole qui se donne
Issu d'un atelier ouvert à tous, croyants de diverses religions ou non-croyants, ce livre unit enseignement et exercices pratiques. Mais à force d'insister sur l'aspect technique de la démarche à force de répéter que tous, chrétiens et non-chrétiens, peuvent en tirer profit il estompe l'écart, infranchissable à l'homme seul, entre techniques et dons de la grâce. On risque ainsi, par exemple de ramener la méditation ignatienne, décrite de façon exacte mais détachée de son contexte à une technique parmi d'autres.
LETTRES À MALCOLM
CHRISTUS N°196
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Étienne CÉLIER
Trad. D. Ducatel. Raphaël, 2000, 192 p., 4,27 €.
Quarante ans après l'édition anglaise, voici un nouvel ouvrage de l'auteur de Tactique du diable, un livre plein d'humour et de sagesse sur le discernement. Cette fois, il s'agit de la prière. L'auteur part de questions bien concrètes : où et quand prier ? À quoi bon la prière de demande ? Quelle place laisser à l'imagination ?
Les réponses, pleines de bon sens, témoignent d'une réelle expérience spirituelle. La forme épistolaire, avec ses méandres, ses allusions (pas toujours explicites pour un lecteur français) et l'aisance de son ton enjoué facilitent la lecture Qu'on ne s'y trompe pas, pourtant : ce livre est un acte de foi, qui mérite d'être lu attentivement, par petites gorgées, pour en savourer le fruit.
MON ÂME A SOIF DE TOI
CHRISTUS N°196
-
Étienne CÉLIER
Le Sarment, coll « Formation a la vie intérieure », 2001, 154 p , 10 €
Deux parties, dont la première explore, en une quarantaine de pages judicieuses et accessibles à tous, l'art du silence, réalité plurivalente, besoin vital, espace pour la parole de l'autre et la rencontre avec Dieu, et se termine par quelques conseils concrets bienvenus
Moins originale, la seconde partie présente, en moins de cent pages, l'itinéraire de l'union à Dieu selon saint Jean de la Croix Clair et plein d'allant, l'exposé est l'œuvre d'un connaisseur Dommage qu'il ne soit pas plus étoffé on reste un peu sur sa faim Et le ton enjoué et direct du P de Meester, s'il facilite la lecture, ne doit pas nous faire illusion s'engager dans un tel itinéraire exige un renoncement radical, c'est l'oeuvre de toute une vie
Ce petit livre résonne comme une invitation à la sainteté
ECOUTER LES MOTS DE DIEU
CHRISTUS N°193
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Étienne CÉLIER
Bayard, coll. « Spiritualité », 2 001,256 p., 18,90 €.
Le titre donné à ce recueil d'articles en indique bien l'orientation fondamentale : le Dieu de Jésus Christ est un Dieu qui parle et qui attend des hommes qu'ils l'écoutent, qu'ils lui donnent librement une réponse Mais à notre époque, marquée par Auschwitz et le Nouvel Age, foisonnante de « spiritualités hors frontières », où entendre la voix de Dieu ? Avec une sympathie attentive et une lucidité exigeante, le père Rondet nous présente les traits majeurs des courants spirituels actuels ; il met en lumière ce qu'ils véhiculent de bon, mais souligne aussi ce qui en eux est inacceptable : en exaltant l'homme ou en le dissolvant dans le grand Tout ou en désespérant de Dieu, ils refusent le dialogue qu'il offre.
Il est alors possible de mettre en lumière ce qui fait la spécificité chrétienne : « Le Dieu de l'Alliance se rencontre sur les chemins de l'homme. » Dieu, le Dieu trinitaire qui est Amour en lui-même, vient sur nos chemins, nos humbles chemins, demandant notre amour, nous invitant à nous aimer les uns les autres comme s'aiment les Personnes divines : « Pas d'autre expérience de Dieu que celle qui se vit dans l'histoire. » Encore faut-il pouvoir discerner où, dans nos vies,...
FAIS PARAÎTRE TON JOUR
CHRISTUS N°193
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Étienne CÉLIER
Cerf, 2000, 256 p., 20 €.
Il s'agit ici de la pensée de Newman sur l'eschatologie. Le sous-titre de l'ouvrage en indique bien la portée : plus que par l'originalité du fond, c'est par l'intensité de la vision et la puissance évocatrice de l'expression que Newman nous touche encore aujourd'hui. Pour lui, le monde invisible est plus réel que le monde visible et le chrétien est celui qui vit constamment sous le regard de Dieu. Le drame qui se joue entre Dieu et la personne individuelle retient davantage l'attention que les aspects sociaux du dogme. Après Vatican II, ce point de vue peut paraître déphasé, à moins qu'il ne soit au contraire plus opportun. Essentiellement appuyé sur les Sermons paroissiaux *, le livre déborde quelque peu ce qu'on pourrait attendre du titre. Plus que les « réalités dernières », il nous présente le comportement du chrétien qui veut vivre en plénitude la relation avec Dieu dans un monde hostile. Sur ce thème, la parole de Newman est étonnamment riche de vie intérieure.
* Publiés par Pierre Gauthier au Cerf :
I. La vie chrétienne (1993, 353 p., 35 €);
II. Lannée chrétienne (1994, 343 p., 43 €);
III. la grâce chrétienne (1995, 332 p., 34 €);
IV. Le paradoxe chrétien (1996,350 p., 48 €);
V....
LA PRIÈRE POUR LA PAIX ATTRIBUÉE À SAINT FRANÇOIS
CHRISTUS N°192
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Étienne CÉLIER
Editions franciscaines, coll. « Présence de saint François », 2001,216 p., 64 F.
« Seigneur, faites de moi un instrument de votre paix... » De qui est cette prière qui a trouvé son chemin dans Prière du temps présent aussi bien que dans la liturgie de l'Eglise réformée de France, qui a été lue au Sénat des Etats-Unis et citée par Margaret Thatcher le jour de son investiture comme premier ministre ? De saint François d'Assise ? Non!
Parue pour la première fois en 1912, de façon anonyme, dans un obscur périodique de piété eucharistique, La Clochette, cette prière a fait le tour du monde. Tôt associée à l'image de François, elle lui a été attribuée à tort. Mais ce patronage a contribué à son succès, et c'est par elle que Jean-Paul II a clôturé la Journée mondiale de prière d'octobre 1986 à Assise. Sa diffusion s'est opérée par les recueils de prières, les chants, les images, exprimant le désir de paix du siècle des deux guerres mondiales.
Menée avec entrain, l'enquête de Christian Renoux débrouille l'écheveau de ces multiples réseaux, souvent inattendus : catholiques, protestants et même non chrétiens (Jésus n'est pas n...
SEUL L'AMOUR COMPTE
CHRISTUS N°191
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Étienne CÉLIER
Trad. G. Roquet. Bellarmin, 2000, 168 p., 99 F.
Non sans humour, le père van Breemen s'abrite derrière un obscur philosophe allemand pour énoncer son thème central : « Chaque personne a besoin de plus d'amour qu'elle n'en mérite. » Or Dieu donne à chacun cet amour, inconditionnellement. Suivant avec souplesse la démarche d'une retraite (elles en sont issues), ces pages présentent bon nombre des points fondamentaux de la vie spirituelle, avec réalisme, exigence et bienveillance pour le lecteur. Citations et anecdotes, nombreuses, rendent la pensée plus imagée et la lecture plus allègre.
Voilà un livre bienfaisant qu'on lit et relira avec plaisir et profit.
JEANNE JUGAN
CHRISTUS N°190
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Étienne CÉLIER
Desclée de Brouwer, 2000, 92 p., 82 F. Fondatrice des Petites Soeurs des Pauvres, la bienheureuse Jeanne Jugan l'est doublement. C'est elle qui, en 1839, aidée de deux compagnes, a commencé d'héberger des vieillards pauvres et qui, au cours des années suivantes, a ouvert les premières maisons de la congrégation naissante Puis, à partir de 1852, exclue de toute activité et de toute responsabilité par la volonté d'un prêtre jaloux de son autorité, elle a vécu vingt-sept ans au milieu des novices, leur communiquant par l'exemple l'esprit et le charisme de leur vocation. S'attachant essentiellement à ces dernières années, le père Eloi Leclerc fait revivre ici le rayonnement fécond de cet humble silence.
LE CHRIST DU PÈRE CHEVRIER
CHRISTUS N°190
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Étienne CÉLIER
Desclée, coll. « Jésus et Jésus-Christ », 2000, 264 p., 150 F.
« Connaître Jésus Christ, c'est tout ; le reste n'est rien » : abmpte, cette affirmation dit bien les mérites et les limites de la christologie du Père Chevrier. Sur le fond, sa pensée n'a rien de ttès original. Elle reflète l'enseignement courant du milieu du XIXe siècle : la Rédemption présentée en termes de satisfaction pénale, la Résurrection rarement mentionnée, la divinisation de l'homme en Jésus Christ ignorée. Mais cette expression de la théologie courante est portée et vivifiée par la flamme d'un immense amour pour la personne du Christ et pour les pauvres. De santé fragile mort à 53 ans, vivant dans les tracas de la pauvreté, le fondateur du Prado n'a cessé d'étudier l'évangile, noircissant des milliers de pages (environ trois par jour pendant vingt ans !) dans le désir insatiable de mieux « connaître aimer, imiter Jésus-Christ ». Sa christologie est une christologie de l'identification apostolique au Christ, que résume bien sa fameuse trilogie : le prêtre est « un homme dépouillé, un homme crucifié, un homme mangé » ; Jésus « à la Crèche, au Calvaire, au tabernacle »...
AU SILENCE PLUS HAUT QUE LES CIMES
CHRISTUS N°190
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Étienne CÉLIER
Parole et silence, 2000, 126 p., 85 F.
Ceux qui avaient aimé La falaise et l'horizon (cf. Christus, n° 181, p. 92) seront heureux de retrouver ici le père Jean de la Croix Robert. Ces pages, denses et dépouillées, soutenues par une vibration intérieure, tracent l'épure d'une quête du Dieu inaccessible. Elles ont quelque chose de la beauté grandiose des Alpes où elles ont été méditées avant d'être écrites. Le lecteur superficiel risque d'être découragé par un discours plus affirmatif et allusif qu'explicatif, mais le chercheur de Dieu y trouvera un guide sûr, dont le langage imagé lui ouvrira une source de vie
FRANÇOIS D'ASSISE
CHRISTUS N°187
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Étienne CÉLIER
LA MÉDITATION CHRÉTIENNE
CHRISTUS N°187
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Étienne CÉLIER
Trad. I. David. Lessius, coll. « Sources », 2000, 112 p., 96 F.
L'homme ne peut atteindre Dieu que si Dieu dédde librement de se livrer à nous. C'est ce qu'il fait dans son Fils fait homme. La méditation chrétienne, par opposition aux méditations non chrétiennes, s'attachera donc aux paroles, aux actes humains de lésus, qui sont révélation de Dieu : accueillir en nous par l'imagination, les sens, le coeur, l'humanité de lésus, pour accueillir Dieu et lui être uni
De cette unification (les Pères grecs parleraient de divinisation), de cette méditation chrétienne, Marie est le modèle, elle en qui s'opère l'incarnation du Verbe. Balthasar n'hésite pas à comparer l'unification profondément humaine qui se produit alors entre elle et son Fils aux relations intra-trinitaires, et il nous invite à vivre la même unification quand, membres du corps du Christ qu'est l'Eglise, nous contemplons la divinité de Jésus dans son humanité.
La densité de ce bref opuscule, nourri des Exercices spirituels qu'il commente sans le dire, ne se livre pas à la première lecture mais il y a grand profit à le relire, à le méditer.
LES PREMIERS JÉSUITES (1540-1565)
CHRISTUS N°184
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Étienne CÉLIER

Trad. E. Boné. Desclée de Brouwer, coll. « Christus », 1999, 650 p. Qui étaient les jésuites de la première génération (de la fondation de la Compagnie à la mort de Laînez, deuxième supérieur général) ? Quelles étaient leurs activités ? Le père O'Malley répond à ces questions par un ouvrage solidement documenté, parfaitement maîtrisé, où les détails concrets et significatifs se situent dans des vues d'ensemble pertinentes. Ce livre comble une lacune et fera date. Leurs activités ? Les « ministères accoutumés » (« consueta ministena »), comme ils disent : ministère de la Parole de Dieu par la prédication, conférences, enseignement de la doctrine chrétienne aux enfants, consolation spirituelle des fidèles par les confessions, oeuvres de miséricorde (soin des malades dans les hôpitaux, relèvement des prostituées et de leurs filles)... Rien de tellement original en tout cela. Ce qui est nouveau, c'est l'esprit, l'enthousiasme avec lesquels ces premiers jésuites (10 en 1540, 3 000 en 1565) s'y consacrent. Des Exercices spirituels, ils ont appris que Dieu agit directement dans les âmes et marque son action par la « consolation spirituelle » ; ils sont convaincus que croissance hum...
MARIE
CHRISTUS N°183
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Étienne CÉLIER
L'Atelier, coll. « Tout simplement », 1999, 192 p., 95 F.
On ne sait à peu près rien de la vie concrète de Myriam de Nazareth. La seule information historique dont nous disposons à son sujet c'est qu'elle est la mère de Jésus, qui est le Fils de Dieu ; c'est le seul titre que lui donnent les Evangiles : mère de Jésus. Les définitions dogmatiques, la théologie, la dévotion y ont ajouté de nombreux autres titres, tout un « foisonnement d'images » : mère de Dieu, toujours vierge, Immaculée Conception... Marie- Jeanne Bérère s'emploie à montrer les dangers à laisser se déployer « un imaginaire qui se fasdne lui-même de son langage célébratoire » et, détachant Marie de sa réalité historique de son rapport à Jésus, risque de la transformer en l'« étemel féminin ». Cette attitude ne manque pas de santé théologique. Mais elle s'exprime dans un langage technique et sur un ton polémique qui surprennent dans cette collection où il s'agit de parier « tout simplement »...
JÉSUS LE CHRIST À LA RENCONTRE DE GAUTAMA LE BOUDDH
CHRISTUS N°183
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Étienne CÉLIER
Cerf, coll. « Théologies », 1998, 256 p., 145 F.
C'est de l'intérieur que le père Senécal a vécu la rencontre du Christ et du Bouddha. Au point de départ, les Exercices spirituels et l'élection pour suivre le Christ dans la Compagnie de Jésus : point fort, jamais remis en question. Puis, au retour de dnq années en Corée une retraite bouddhique de dix jours en Inde qui le « conduit aussi loin dans la rencontre de l'Absolu qu'une retraite ignatienne de trente jours », mais qui déclenche en lui une « crise christologique » profonde. Partagé entre deux médiations concurrentes, celle du Bouddha et celle du Christ, il n'en abandonne aucune, menant de front réflexion théologique, prière ignatienne et méditation zen. Expérience qui appelle à la formulation d'un nouveau discours, à la naissance d'une parole libre « discours nécessaire pour que l'expérience spirituelle puisse aller au bout d'elle-même », vers une théologie chrétienne des religions, à quoi est consacré l'essentiel de ce livre.
L'ouvrage n'est pas de lecture, facile. Il est exemplaire par sa scrupuleuse honnêteté, par la vigueur de son exigence de vérité, par l'éclairage personnel qu'il apporte sur l'immense problème de la rencontre entre b...
CHEMIN DE CROIX DES RAPATRIÉS EN PÈLERINAGE À LOURDES & LE CHEMIN DE CROIX À ROME & SUIVRE TA PASSION
CHRISTUS N°182
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Étienne CÉLIER
Chemin de croix des rapatriés en pèlerinage à Lourdes, Préf. Q. Athanasiadès. Saint-Augustin, 1998, 34 p., 65 F.
Le chemin de croix à Rome, Desclée de Brouwer, 1998, 96 p., 52 F.
Suivre ta passion, Préf. A. Rouet. Cerf/Salvator, 1998, 114 p., 75 F.
Le chemin de croix, nous dit Mgr Rouet, « prend avec pitié l'homme blessé pour le mener doucement jusqu'au coeur de Dieu », car « c'est la Résurrection qui le fonde et en justifie la dévotion ». Bâtis sur le schéma traditionnel des quatorze stations, ces trois ouvrages ont chacun le souci d'associer les souffrances des hommes aux souffrances du Christ venu nous libérer. Cest particulièrement vrai du poème que Patrice de La Tour du Pin a écrit en 1946 pour les déportés en pèlerinage à Lourdes. Magnifiquement présenté, illustré des quatorze vitraux de Paul Monnier en l'église de Bex, ce texte court, au rythme dense et musical, est meurtri du souvenir des camps où les hommes étaient « comme des bêtes écorchées et nues à l'étal de la cruauté du monde », mais où, pourtant, « à cause du Christ, nous étions en train de vaincre ceux qui nous torturaient ».
Théologien orthodoxe, Olivier Clément a rédig&eacut...
LA FALAISE ET L'HORIZON
CHRISTUS N°181
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Étienne CÉLIER
Desclée de Brouwer, 1998, 184 p., 120 F.
Un moine se penche sur son passé. L'ancien abbé de Landévennec devenu ermite au soir de sa vie, nous fait confidence de son expérience spirituelle en une vingtaine de courts chapiues denses et d'apparence assez abstraite, même si l'on y sent affleurer de discrets souvenirs autobiographiques. Ces pages ne parleront qu'à ceux qu'a déjà touchés la grâce de la prière, le désir de la Présence. Ceux-là y recueilleront des aphorismes de lumière et d'amour, où l'équilibre bénédirtin s'allie à l'héritage du saint patron du père Jean de la Croix : « C'est un signe vrai du salut de Dieu et de sa Présence qu'un coeur rendu à son humanité... Humain pour luimême, il l'est pour tous, puisqu'il est aussi, en pauvreté et vérité, une demeure pour son Dieu. »
LA RÉCONCILIATION
CHRISTUS N°181
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Étienne CÉLIER
Desclée de Brouwer, coll. « Petite encyclopédie moderne du christianisme », 1997, 124 p., 56 F.
L'évangile est message de récondliation, accomplie par la résurrection du Christ. « C'est la réconciliation qui est première et non le péché » : « L'homme vu dans le Christ est un homme sauvé avant d'eue un homme pécheur. » « Le sacrement jalonne les étapes de noue incorporation progressive » à la Résurrection, et les gestes quotidiens de réconciliation et de pardon nous font vivre cette incorporation. Accessible à un large publie ce petit livre volontairement modeste redit en formules heureuses le coeur du message chrétien.
CONTEMPLATIFS DANS L’ACTION
CHRISTUS N°230
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Étienne CÉLIER

Fidélité, coll. « Spiritualité ignatienne », 2010, 112 p., 11,95 euros.
Sous un volume restreint, voici une excellente présentation de la spiritualité jésuite, c’est-à-dire de la spiritualité ignatienne telle que la Compagnie de Jésus la propose à ses membres. C’est une spiritualité de tensions, de tensions créatrices entre des pôles opposés qui se dynamisent mutuellement sans sacrifier ni privilégier aucun des deux côtés. Les auteurs en recensent sept dont la plupart se situent dans la pratique des voeux d’obéissance, de pauvreté et de chasteté, telle par exemple la tension entre obéissance et apprentissage par l’expérience personnelle, ou la tension entre le centre et la périphérie de l’Église. Mais la plus fondamentale est sans doute celle qui existe entre la confiance en Dieu et l’usage de nos talents.
Un chapitre liminaire décrit la manière dont saint Ignace a reconnu et assumé ces tensions dans son expérience personnelle. Tout au long des chapitres suivants sont évoqués des événements et des figures de l’histoire de la Compagnie qui font voir ces tensions à l’oeuvre et qui situent avec franchise un certain nombre de dérapages. On a ainsi un...
BIBLIOGRAPHIE IGNATIENNE
CHRISTUS N°154
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Étienne CÉLIER
BIBLIOGRAPHIE IGNATIENNE
CHRISTUS N°152
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Étienne CÉLIER
AU CONFESSIONNAL
CHRISTUS N°97
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Étienne CÉLIER
LA VOIE SPIRITUELLE DES CHARTREUX
CHRISTUS N°233
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Étienne CÉLIER

La voie spirituelle des chartreux
Trad. G.-M. Charlier. Cerf, coll. « Épiphanie », 2010, 190 p., 16 euros.
Ermites vivant en communauté, dans la solitude et le silence, les chartreux n’ont d’autre raison d’être que de chercher Dieu. Un triple cercle concentrique protège cette solitude : le « désert » où, loin de tout lieu habité, est construit le monastère ; le mur d’enceinte qui l’entoure ; la cellule où le moine prie, mange, travaille, étudie. Seul, mais pas isolé : c’est l’originalité spécifique des chartreux que d’être des solitaires dans une communauté. Chaque jour, les moines se rassemblent pour chanter matines (au coeur de la nuit) et vêpres, pour l’eucharistie (rarement concélébrée). Seul le repas du dimanche est pris en commun, et en silence, suivi d’une récréation, et il y a, le lundi, une promenade. Admirable équilibre où le radicalisme de la vie érémitique est soutenu par la vie fraternelle. Équilibre exigeant : nombreux sont les candidats de bonne volonté qui, expérience faite, s’en reconnaissent incapables. Rude expérience, en effet, que de se retrouver face à soi-même pour se nourrir du seul amour du Dieu Très-Haut. Ayant été re&ccedi...
DIS-NOUS TON SECRET
CHRISTUS N°236
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Étienne CÉLIER

« Connaître Jésus Christ, c’est tout. » Amour du Christ, amour des pauvres, vie avec et pour les pauvres, c’est là que s’enracine le ministère sacerdotal du bienheureux Antoine Chevrier dans les quartiers populaires de Lyon au troisième quart du XIXe siècle. Pauvre au milieu des pauvres, il n’a eu de cesse de leur annoncer la Parole du salut et de venir à leur secours. Pour continuer ce ministère, il a rassemblé autour de lui quelques prêtres pauvres, premiers éléments de la congrégation du Prado, toujours vivante aujourd’hui. Cela n’a pas été sans rencontrer des résistances, essuyer des rebuffades, voire des échecs. Un saint, ça dérange… Le P. Chevrier a poursuivi sa route avec ténacité et réalisme, sachant que la parole ne peut toucher les coeurs que si la vie y est conforme. Il est mort à la tâche à 53 ans.
Mgr de Berranger, prêtre du Prado et ancien évêque de Saint-Denis, retrace ce parcours avec clarté, simplicité et une évidente sympathie pour son héros. Il fait plus : à la fin de chaque chapitre, il nous invite à réfléchir sur la manière dont le P. Chevrier a vécu son apostolat, sur son « secret » et, tout en tenant compte des différenc...
UN JÉSUITE AU JAPON.
CHRISTUS N°242
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Étienne CÉLIER

Alessandro Valignano fut, de 1573 à 1606, visiteur des missions jésuites d’Asie. En trois séjours successifs, il passa dix ans au Japon. C’est pour ce pays qu’il a formulé et tenté d’appliquer une stratégie missionnaire d’inculturation : adopter de la culture japonaise tout ce qui n’était pas incompatible avec la foi chrétienne et formuler la foi dans des termes proprement japonais. Vision audacieuse, qui lui a valu des oppositions tenaces et ne lui a pratiquement pas survécu.
L’auteur du présent ouvrage, un homme d’affaires italien qui a longtemps séjourné au Japon, a raison de voir en son compatriote un lointain précurseur de Vatican II.
Étienne Celier
LA RÈGLE DE SAINT BENOÎT ET AIMER LA VIE, DÉSIRER LE BONHEUR
CHRISTUS N°248
-
Étienne CÉLIER

Voici deux livres différents quoique convergeant vers le même sujet. Le livre de Dom Guillaume Jedrzejczak, facile à lire, peu technique, s’exprimant dans le langage actuel, pourrait presque être compris sans référence à la Règle de saint Benoît qu’il ne cite pratiquement pas (il cite plus souvent Cassien). « La foi chrétienne est d’abord et avant tout une invitation au bonheur », nous dit Dom Jedrzejczak et, déjà avant lui, saint Benoît proposait la vie monastique à « l’homme qui aime la vie et désire le bonheur ». Encore faut-il bien situer ce qu’est le bonheur : « En christianisme, le bonheur n’est pas possession et repos, il est quête et désir sans cesse renouvelés. » C’est le message des Béatitudes, et la Règle de saint Benoît trace un chemin pour libérer ce désir de ce qui l’entrave ou le fausse. À l’évidence, le laïc du XXIe siècle ne peut pas vivre cette règle à la lettre ; mais, moyennant les transpositions nécessaires, il y trouvera des « outils de vertus » qui lui permettront de progresser vers ce bonheur. En bon pédagogue, Dom Jedrzejczak se garde bien de faire lui-même ces transpositions mais sa lecture de la Règle, à la fois t...
LE PASSE-MURAILLES
CHRISTUS N°250
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Étienne CÉLIER

L’auteur de cet opuscule est un professionnel des relations interculturelles et est membre de la fraternité séculière franciscaine. Il a senti une parenté entre ces deux univers et, sans aller jusqu’à affirmer qu’il existe une approche proprement franciscaine du dialogue interculturel, il veut montrer que des militants du dialogue peuvent se retrouver dans bien des traits du message de François. Il met donc en regard des six principes du dialogue interculturel un texte franciscain : par exemple, le baiser au lépreux comme attitude vécue du décentrement de soi. Nourri par l’expérience du dialogue et une bonne connaissance du Poverello, ce livre alerte et sans prétention aidera le lecteur à mieux connaître saint François et à mieux vivre la rencontre de l’autre dans un vrai dialogue. On pourrait reprocher à l’ouvrage un certain manque de rigueur dans l’usage des sources franciscaines (on ne peut pas mettre les Fioretti sur le même plan que la Légende des trois compagnons) mais l’essentiel n’est pas là. L’image que l’auteur donne de François sonne juste, jusque dans la simplicité allègre du style, et ce qu’il dit du dialogue fait preuve de beaucoup de bon sens.
Étienne Celier
LE CHEMIN DU COEUR - S'ABANDONNER À L'AMOUR
CHRISTUS N°260
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Étienne CÉLIER
L'excellente biographie de Dom André Louf qui nous est ici présentée nous permet de pénétrer, avec respect, dans le déroulement d'un itinéraire spirituel particulièrement riche d'enseignements. André Louf était né dans une famille belge flamande profondément chrétienne. À la fois doué pour l'action et d'une intelligence ouverte et créatrice, il s'engagea très tôt à plein dans la vie chrétienne. Dès son adolescence, il éprouve à la fois un grand attrait pour la vie de prière et tout autant pour l'action apostolique : double attirance qui l'habitera jusqu'au bout. Avec fougue, il opte pour la vie monastique et entre à 17 ans au monastère du Mont des Cats. Ses années de formation furent des années d'épreuves : d'une part, à cause de la tension entre appel à la vie contemplative et appel à l'action directe ; d'autre part, parce qu'il ne se pliait pas facilement aux manières de faire du lieu où il était entré. S'ensuivirent des années difficiles où il exerça des activités diverses et où il connut de vraies périodes de déprime, tiraillé entre la vie contemplative et l'appel à l'apostolat direct. Il batailla ferme, soutenu, il faut le dire, par son abbé. Ces a...
COMMENTAIRE DE LA RÈGLE DE NOTRE PÈRE SAINT BENOÎT
CHRISTUS N°260
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Étienne CÉLIER

Cette « toute petite règle pour débutants » est une oeuvre majeure de synthèse, destinée à une fécondité incomparable. Coulée dans le cadre de la « Règle du Maître », elle se nourrit des grandes oeuvres antérieures : Basile, Cassien, Augustin et, avant eux, l’expérience des ermites égyptiens. Pour la commenter, Dom Benoît Standaert divise ces 73 chapitres en 175 paragraphes de longueur fort variable (d’une ligne à une page et demie) et s’attache à montrer comment Benoît utilise et transforme ses devanciers, les confronte aux exigences de la réalité, fonde son enseignement sur la parole de Dieu, joint les vues des plus profondes et les plus exigeantes (« Ne rien préférer à l’amour du Christ » « Vivre dans la perspective de la rencontre avec Dieu, au dernier jour »…) aux prescriptions minutieuses de la vie quotidienne (« La garde-robe et la chaussure des frères »).Minutieux et riche, son commentaire met en lumière l’enracinement biblique, l’apport des écrits antérieurs, le réalisme et l’équilibre de l’oeuvre de Benoît. Il laisse aussi apparaître des différences nées de l’évolution des mentalités (par exemple, en mati&egrav...
DOM ANDRE LOUF
CHRISTUS N°264
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Étienne CÉLIER
Publié par Charles Wright, Salvator, 2017, 272 p., 22 €.Publié par Charles Wright, Salvator, 2018, 256 p., 22 €.Traduction d'André Nazé, préface de Charles Wright, Artège, 2019, 256 p., 8,90 €.D'André Louf, Charles Wright nous a donné, il y a quelques années, une excellente biographie, accompagnée d'un volume d'homélies dominicales de l'année A (voir Christus, n° 260, octobre 2018, pp. 116-117), prononcées par l'auteur pendant ses dix dernières années d'ermite à Sainte-Lioba (Bouches-du-Rhône). Voici maintenant les homélies des années B et C. Les titres donnés par l'éditeur indiquent bien l'esprit de ces textes : parler au cœur pour que naisse la joie d'être sauvé, la réponse à un amour gratuit. Dom Louf nous invite à vivre de la miséricorde de Dieu. Sur le corps glorieux de Jésus ressuscité subsiste la trace de ses blessures, mais : « Ce ne sont plus des cicatrices, mais des sources de lumière. Le sang n'en coule plus, mais elles ruissellent de la gloire de Dieu. Elles ne font plus souffrir, elles sont sources d'éternelle joie. » Au fil de ces pages, nombreux sont les passages qui font goûter aux pécheurs que nous sommes ce qu'est l'expérience sp...
LA PRIERE ENTRE COMBAT ET EXTASE
01 AVRIL 2020
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Étienne CÉLIER
Presses de la Renaissance, 2016, 304 p., 14,90 €.À la fois intéressant et décevant, ce livre comporte deux parties radicalement différentes. Inutile de s'attarder sur les cent quarante premières pages, présentation décousue et superficielle de différents aspects de la prière dont on ne sait pourquoi ils ont été choisis. Tout change à partir de la page 145. Intitulé « les chemins de la prière intérieure », c'est un exposé cohérent des étapes de l'oraison mystique. S'inspirant explicitement de saint Jean de la Croix, l'auteur ne prétend pas apporter des connaissances nouvelles. Ce qui compte ici, c'est l'accent de ferveur, à la fois intense et discret, signe évident qu'il s'agit d'une expérience personnelle. Le lecteur est vraiment introduit dans cette expérience. Non qu'il se sente appelé à la vivre telle quelle : l'oraison extraordinaire demeure extraordinaire ; prudent, l'auteur ne fait pas de « réclame », il souligne les exigences de renoncement ascétique, il laisse bien entendre que cette voie n'est pas universelle… Mais, même pour ceux qui resteront toujours des tâcherons de la prière, ces pages peuvent faire du bien. Car, si le lecteur se laisse toucher, il deviendra plus capable de se laisser...
PIERRE CEYRAC OU LA GRACE D'AIMER
01 AVRIL 2020
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Étienne CÉLIER
Albin Michel, 2020, 240 p., 20,90 €.Comme toute biographie, ce livre nous donne les grandes étapes de la vie du père Pierre Ceyrac (1914-2012) : son enfance corrézienne et chrétienne, son entrée dans la Compagnie de Jésus, son envoi en Inde comme missionnaire (où l'a précédé un oncle jésuite, ses longues années d'étude qui en font un vrai connaisseur des langues : il est l'un des premiers européens diplômé en sanskrit et en tamoul), presque trente ans d'aumônier national des étudiants catholiques, ses treize années passées dans les camps de réfugiés cambodgiens, sa mort à 98 ans à Chennai.Mais ce n'est pas là l'apport principal du livre. Il s'agit en fait d'une rencontre, d'une découverte de la vie intérieure du père Ceyrac, telle qu'elle se laisse entrevoir à travers ce qu'il dit, ce qu'il fait avec et pour les autres. Saisi par l'amour de Dieu qu'il vit d'emblée comme inséparable de l'amour du prochain, et particulièrement des plus délaissés, il ne cherche qu'à vivre cet amour dans toutes ses rencontres : « Tout mon exercice est d'aimer. » Ce missionnaire ne cherche ni à convertir, ni à évangéliser mais à témoigner qu'on peut vivre en aimant tous les...
PIERRE CEYRAC OU LA GRÂCE D'AIMER
CHRISTUS N°266
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Étienne CÉLIER

Comme toute biographie, ce livre nous donne les grandes étapes de la vie du père Pierre Ceyrac (1914-2012) : son enfance corrézienne et chrétienne, son entrée dans la Compagnie de Jésus, son envoi en Inde comme missionnaire (où l'a précédé un oncle jésuite), ses longues années d'études qui en font un vrai connaisseur des langues (il est l'un des premiers européens diplômé en sanskrit et en tamoul), presque trente ans d'aumônier national des étudiants catholiques, ses treize années passées dans les camps de réfugiés cambodgiens, sa mort à 98 ans à Chennai.
Mais ce n'est pas là l'apport principal du livre. Il s'agit en fait d'une rencontre, d'une découverte de la vie intérieure du père Ceyrac, telle qu'elle se laisse entrevoir à travers ce qu'il dit, ce qu'il fait avec et pour les autres. Saisi par l'amour de Dieu qu'il vit d'emblée comme inséparable de l'amour du prochain, et particulièrement des plus délaissés, il ne cherche qu'à vivre cet amour dans toutes ses rencontres : « Tout mon exercice est d'aimer. » Ce missionnaire ne cherche ni à convertir, ni à évangéliser mais à témoigner qu'on peut vivre en aimant tous les autres parce qu'on est aimé par Celui qu...
J'AI RETROUVÉ MON PÈRE
CHRISTUS N°271
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Étienne CÉLIER

Préface de Mgr Matthieu Rougé, édition de l'Emmanuel, 2020, 178 p., 15 €.Un simple récit. Le narrateur a neuf ans. Son père disparaît, laissant là femme et enfants. Trente ans plus tard, coup de téléphone : on l'a retrouvé, dans la rue, bien mal en point. Son fils va le voir, à Tarare (Rhône), dans une maison de retraite, se fait reconnaître, l'écoute, ne pose aucune question, n'émet aucun jugement. Simplement, être là, comme un fils avec son père. Discrétion, pudeur. La grâce chemine. Sa femme vient le voir, ils se retrouvent comme avant. La famille se rassemble pour un repas de fête, dans un restaurant étoilé, avec des langoustines et du Puligny-Montrachet, femme, enfants, petits-enfants. La réconciliation avec Dieu se fait peu à peu, au rythme de l'Esprit, à sa demande, année après année. Ayant, en quatre ans, fait la paix avec sa famille et avec Dieu, il meurt apaisé, le soir de Noël. Un simple récit ?…. Aimer, tout simplement, de toutes nos forces.
SI TOUT COMMENCAIT DANS LA CONFIANCE... DE FRÈRE ROGER, DE TAIZÉ
CHRISTUS N°275
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Étienne CÉLIER

« La passion de la communion, c'est du feu. » C'est cette passion qui affleure à toutes les pages de ce volume composé de divers écrits et prises de parole datant des années 1984-1990, période où le Frère Roger lançait « le pèlerinage de confiance à travers la terre ». Confiance en la présence du Christ agissant en ceux qui croient en Lui et s'engagent au service des hommes. Peuple immense formant « ce mystère de communion qui est l'Église, Corps du Christ », au-delà des structures délimitant les diverses communautés chrétiennes. Langage direct, langage poétique qui ouvre des perspectives plutôt que d'affirmer des idées ou des projets. Appel à croire à la présence du Christ en chacun de nous, du Christ qui pardonne et qui, créant en nous la confiance, nous rend capables d'aimer et de traverser les frontières. En ces années de tentation de repli sur soi et d'interrogations douloureuses devant les scandales qui salissent les communautés chrétiennes, ces paroles de confiance et de réconciliation sont particulièrement bienfaisantes.