CHRISTUS N°269
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Après le génocide au Rwanda
Au lendemain des violences extrêmes au Rwanda, un groupe composé de Hutus, de Tutsis et d'Occidentaux s'est réuni afin de mettre en œuvre une initiative novatrice de pardon. L'expérience relatée ici montre comment le pardon peut devenir une ressource individuelle et collective de dépassement des divisions passées afin de surmonter au mieux l'irréparable.
On imagine difficilement l'état de colère, de haine et de peur après le génocide au Rwanda ayant mobilisé des logiques de ressentiment collectif et une participation massive de la population civile aux massacres. Et, pourtant, il arrive que de petits groupes de fidèles s'organisent pour chercher les linéaments d'un avenir commun. La pratique du pardon illustrée dans cet article permet de penser et d'agir autrement, afin de surmonter au mieux l'irréparable. Pardonner apparaît alors comme une ressource individuelle et collective de dépassement des divisions passées.
En décembre 1996, soit deux ans et demi après le génocide au Rwanda, un groupe de vingt-quatre personnes se réunit à Detmold-Hiddesen, au nord-ouest de l'Allemagne. Ce groupe est composé de Rwandais tustis ou hutus et d'étrangers qui connaissent bien la région des Grands Lacs. Tous sont chrétiens, la moitié de ce groupe est composée d'acteurs religieux, les laïcs étant, pour la majorité d'entre eux, engagés dans des associations confessionnelles ou caritatives. Quelques-uns vivent au Rwanda mais la majorité d'entre eux résident en Eur...