Trad. Y. Morvan et N. Wickers. L’Atelier, 2008, 204 p., 17,50 euros.
Quinze rencontres de Jésus de Naza­reth composent la succession des cha­pitres. Le titre du livre en français (quel était celui de l’original anglais ?) n’est pas des plus heureux, car il ne s’agit pas ici d’une nouvelle vie de Jésus, à la suite de celles de Renan, Bérulle, etc.
Chaque chapitre est écrit en « je », l’auteur se mettant successivement à la place de ceux qui découvrent Jésus : un habitant de Nazareth, une samaritaine, Marie de Magdala, Simon le Pharisien, Marthe, etc., jusqu’à Caïphe, Pilate, Ju­das, le bon larron et Marie, femme de Cléophas. Si le style donne l’impression d’une construction de portraits, selon l’imagination de l’auteur, on s’aperçoit vite que le but recherché est de mettre en valeur l’évangile et Jésus, sous l’angle de ceux qui l’ont rencontré. L’épaisseur humaine des interlocuteurs de Jésus est développée, au service d’une interpré­tation de leurs faits, gestes et paroles, connus sobrement par l’évangile.
On n’a pas affaire ici à une vie de Jésus se dispersant dans des hypothèses sans fondement, mais dans la recherche de l’expérience humaine et spirituelle de quinze contemporains de Jésus, re­cherche basée sur le texte évangélique et des données historiques et culturelles avérées.
De lecture très facile, ce livre est pré­cieux pour qui aime à nourrir sa vie spirituelle de racines bibliques. Il est appréciable que les quinze portraits ne se classent pas en deux catégories, celles des bons et celles des méchants ; au fur et à mesure de la lecture se dévoile la complexité du coeur de l’homme dans sa découverte de Dieu.
Une interrogation traverse le livre, celle du pardon. Est-il possible que Dieu pardonne l’impardonnable ? Comment recevoir et vivre du pardon ? Qui donc est ce Dieu qui veut que soit annoncée la rémission des péchés ? Au final, le lecteur est avec Marie, femme de Cléo­phas, un des disciples d’Emmaüs, invité à reprendre sa route vers la vie, avec d’autres.