Voici cinquante ans que le P. René Bernard vit au contact des Tsi­ganes, à partir de l’amitié nouée avec quelques familles d’Avignon. Père spirituel au collège jésuite, il s’installe dans un logement tout proche qui lui permet d’accueillir en toute sécurité des personnes, des couples, des familles ayant besoin d’aide, de dialogue, d’hos­pitalité ou de protection. En quelques années, le P. Bernard voit sa vie tout entière occupée par l’accueil et le service des populations tsiganes, élargies ensuite aux réfugiés asiatiques. Dans les années 70, il anime, développe et organise l’Aumônerie nationale des Gi­tans, Nomades et Gens du Voyage, qui devient un Mouvement au sein de l’Action catholique. Connaissance de la culture tsigane et action sociale sont les deux ressorts de sa présence évangélique auprès de populations subissant le rejet.
Sa principale mission consiste à désenclaver la population tsi­gane de ses seuls repères et traditions, et à désenclaver la société de ses préjugés et de ses peurs vis-à-vis des gitans. Voilà pourquoi il jugeait cette mission compatible avec son appartenance au collège d’Avignon et avec son animation d’équipes du MCC (Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants).
Aujourd’hui en résidence à Montpellier, le P. Bernard continue de partager son expérience humaine et évangélique au service des populations en difficulté au sein de diverses instances dans l’Église (Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des Personnes en déplacement) et en Europe (Conseil de l’Europe).


Christus :
Depuis une cinquantaine d’années, vous fréquentez les gitans, les tsiganes. Qu’est-ce qui vous a poussé à les rencontrer et que vous a apporté leur fréquentation ?
René Bernard : Après