
Bien connu du grand public,
O. Clément livre une pensée synthétique extrêmement nourrissante qui semble mettre en œuvre la phrase de Rimbaud : « La science est trop lente, que la prière galope et que la lumière gronde. » Ainsi se dessine, depuis Les Visionnaires (1986) jusqu’à la revue Nunc dans laquelle O. Clément analysa Le Voyage des Mages de T. S. Eliot (n° 7, avril 2005), un paysage passionnant de la littérature comme champ de bataille et comme révélation : c’est là que s’exposent non seulement les idées, l’athéisme et la foi, mais l’amour lui-même.
Au long d’un essai inédit jusqu’à ce jour, la trajectoire d’Albert Camus est scrutée, où l’on voit apparaître une vision de l’absurde qui n’est plus tout à fait la même quand on lit les extraits de ses dernières adaptations théâtrales. C’est aussi l’occasion de poser avec Pierre Emmanuel la question : « Comment affamer de Dieu les hommes ? » Nous entrons avec Dostoïevski dans « le souterrain […], le samizdat d’une modernité réductrice ». « C’est l’homme qui n’a pas d’autre définition que d’être indéfinissable […]. C’est aussi la terre des incarnations créatrices, où le christianisme se réconcilie avec la vie. » Soljenitsyne rappelle « que le monde moderne, s’attaquant au grand arbre de l’être, a brisé la branche du vrai et du bien. Seule reste la branche de la beauté, et c’est à elle qu’il appartient maintenant d’assumer toute la sève du trône ». Il assigne à l’art une mission des plus hautes : « La conviction profonde qu’entraîne une véritable œuvre d’art est absolument irréfutable, elle contraint même le cœur le plus hostile à se soumettre. »
Ainsi, pour O. Clément, « la véritable beauté est celle qui produit toute communion ».
Christophe Langlois