Préf. J.-P. Lemaire. Lethielleux/Parole et Silence, 2010, 78 p. 17 euros.
 
Dans une contemplation, plus qu’une méditation de l’Écriture, où bruit aussi l’écho de ce monde, Marguerite Léna laisse résonner des récits ordonnés par le calendrier de l’année liturgique. De l’Avent à la saint François-Xavier, la Nativité et l’Épipha­nie, le Carême, les jours saints et le jour de Pâques, l’Ascension et la Pentecôte, l’Assomption, la Toussaint sont autant d’événements et de récits qui jalonnent un chemin. Dans l’avancée des jours, à la lumière – au sens propre – de l’Écriture, ces textes invitent à l’écoute et au recueillement, au double sens du terme d’entendre intimement et d’en recevoir les fruits.
Pourquoi la montée du jour de Pâques à Jérusalem nous touche-t-elle si profondément ? Quelque chose s’y raconte d’une Espérance universelle, un même désir de paix s’y incarne. À travers des signes de pardon, fragiles mais réels, et malgré les obscurités qui l’empêchent le plus souvent, nos yeux, comme ceux des disciples d’Emmaüs, s’ouvrent, et alors nous le reconnais­sons.
Les magnifiques photos de Roselyne de Feraudy ne viennent pas illustrer un propos, mais font voir, de manière stylisée, parfois presque abstraite, cette lumière ténue, irradiante. La belle pré­face de Jean-Pierre Lemaire parle à juste titre de « correspondances » et de « densité ».De ce livre, enfin, sourd la joie de qui habite cette « plus secrète lumière », dont il nous appartient aussi de la lais­ser nous visiter. Il ose une parole, éveille notre intelligence aux événements de ce monde où s’exerce l’action de Dieu, invitant à une conversion du regard et de l’être, pour recevoir et goûter sa présence.