Quand des non-musulmans entendent parler de l’islam, ils pensent souvent d’abord à la politique, voire au terrorisme, notamment après le 11 septembre 2001. Ils oublient que l’islam est d’abord une religion, basée sur une attitude de foi. Il ne s’agit pas de nier l’importance de la dimension politique dans les relations entre toutes les communautés humaines, et en particulier dans les rapports entre musulmans et chrétiens, mais la dimension de foi est prioritaire pour tous les musulmans qui veulent vivre leur religion en vérité. En ce sens, ils peuvent se reconnaître dans la phrase de la Constitution dogmatique Lumen Gentium du Concile Vatican II, qui dit des musulmans qu’ils « adorent avec nous le Dieu un, miséricordieux, qui viendra juger les hommes » (16).
La profession de foi
Pour les croyants musulmans, le sens de Dieu 1 est extrêmement important, et le premier pilier de la religion musulmane est la profession de foi, dont la première moitié est la confession de l’absolue unicité de Dieu : « Pas de divinité/dieu, sinon Dieu (Lâ ilâha illâ-llâh) », suivie de la confession de la prophétie de Muhammad, de son identité comme Prophète/Envoyé de Dieu (wa-Muhammad l’importance de cette négation au début de la profession de foi. Il s’agit de nier le caractère absolu, voire divin, de tout, de toute réalité pour n’adorer que Dieu.
Certains musulmans voient même dans ce monothéisme, dans la confession de l’unicité de Dieu, une certaine forme de théologie de la libération. En effet, une telle confession libère l’homme de toute domination par autre que Dieu. Elle empêche que l’homme soit dominé par l’argent ou par toutes sortes de possessions, et puis par la puissance de la jouissance. Enfin, elle le libère de toute dictature, de toute domination par des hommes et des systèmes idéologiques qui se donnent une autorité absolue et inconditionnelle. Par le fait même, se mettre ensemble au service d’une telle confession de l’unicité de Dieu peut créer une communauté et une solidarité qui se mette au service d’une telle libération.
Les plus beaux noms de Dieu
D’une façon analogue, pour le musulman croyant, si Dieu est incomparable — « Rien n’est semblable à Lui » (sourate XLII,11) —, Il n’est pas pour autant inaccessible. Au contraire, Il est infiniment proche de l’homme : « Nous sommes plus près de lui que la veine de son cou » (L,16). Cette proximité de Dieu est d’ailleurs liée à la dimension de prière, à l’invocation : « Quand mes serviteurs t’interrogent à mon sujet, je suis, en vérité, proche ; je réponds à l’appel de celui qui m’invoque quand il m’invoque. Qu’ils répondent donc à mon appel et qu’ils croient en moi… » (II,186).
Ce sens de Dieu s’exprime particulièrement par le fait de tout centrer dans la vie sur le Nom de Dieu. On trouve une des formes de cette attention donnée au Nom de D...
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