Christus a réuni une table ronde avec des religieux qui animent des retraites spirituelles en ligne. Occasion pour eux d’échanger sur leur expérience de création ou d’animation de tels sites.
Présence diversifiée
Christus : Nous sommes réunis pour évoquer les sites de retraites en ligne auxquels vous avez collaboré. Pouvez-vous nous présenter ces propositions émanant de vos familles spirituelles respectives ?
Thierry Lamboley : Au début des années 2000, au vu du nombre croissant d’internautes, qui cherchaient des informations mais aussi des aides à la vie spirituelle sur internet, l’idée nous est venue, avec les soeurs du Cénacle, de faire une proposition de retraite en ligne. Sachant que nous brisions un tabou de la famille ignatienne concernant l’accompagnement spirituel, puisque l’accompagnement spirituel dans la tradition ne se fait que dans un face-à-face, nous nous sommes bien gardés d’employer le mot « accompagnement ». En l’an 2000, nous avons lancé une première retraite pour le Carême en bricolant tout nous-mêmes, avec l’enthousiasme qui accompagne en général ce genre d’aventure. On était une petite équipe de quatre : deux soeurs du Cénacle et deux jésuites. Le site Notre-Dame du Web a progressivement pris ses marques pour sortir de la confidentialité. Aujourd’hui, les retraites ont beaucoup évolué, il y a des grandes retraites pour les temps liturgiques, d’autres plus courtes ont été lancées : des retraites d’initiation à la prière qui peuvent durer deux ou trois semaines, et désormais des mini-retraites. Les internautes n’arrivent pas à suivre des propositions de deux à trois semaines, le temps de concentration et d’attention est très bref sur internet. Ces mini-retraites qui durent une semaine répondent visiblement davantage à la disponibilité des internautes. Actuellement, l’équipe de Notre-Dame du Web est formée de trois permanents (deux religieuses et un jésuite) qui assurent la mise en ligne et l’animation du site au quotidien, ainsi que d’une quarantaine de contributeurs pour alimenter le site et produire du contenu.
Christus : Vous dites que, dans la Compagnie, l’accompagnement est toujours en vis-à-vis, comment cela s’est-il passé de ce point de vue au début et comment cela a-t-il évolué ?
T. Lamboley : Nous nous étions donné des limites assez claires, c’est-à-dire que nous faisions un suivi en groupe. Au début, on passait par des forums de discussion. Aujourd’hui, nous avons abandonné de tels forums parce que les internautes se mettaient à discuter entre eux et, finalement, quittaient le climat d’une retraite. Cela a beaucoup pacifié les messages. Pendant les retraites, nous donnions aux « retraitants », qui avaient des questions personnelles, l’adresse d’un accompagnateur à qui s’adresser directement. Il arrivait aussi que des...
La lecture de cet article est réservée aux abonnés.