Mais vigilance et discernement s’imposent aussi, car dans le trouble et la dépression, c’est davantage le mauvais esprit, l’esprit de mort, « qui nous guide », et « avec ses conseils, nous ne pouvons prendre le chemin pour réussir », nous prévient Ignace de Loyola dans ses règles de discernement, toujours précieuses en ces périodes de doute (Ex. spir., n° 318).

Plus que la violence, les rêves de puissance, ou la désignation de boucs émissaires, demandons et exerçons l’esprit de liberté qui donne la force de desserrer l’étau des peurs et des appétits pour élargir notre vision et fonder nos réactions aux évènements. Comme Jésus se met à l’écoute du centurion, de la syro-phénicienne, de la samaritaine…

Plus que des prophètes condamnant péremptoirement le monde et les hommes par un jugement qui n’appartient qu’à Celui « qui sonde les reins et les cœurs », l’esprit de paix donne le courage, la patience et la ténacité de sauver et relancer la parole, partout où l’arrogance, le calcul ou le découragement menacent de l’engloutir ou de la pervertir. Ainsi fait Jésus avec  les pharisiens, les puissants, le soldat qui le frappe, les ennemis à qui il ne cesse d’offrir sa présence pour dialoguer…
 

Plus qu’un goût étrange et victimaire du martyre et du sacrifice auquel conduirait l’amour, l’esprit de sagesse fait prendre en compte toute la réalité pour y discerner l’obéissance amoureuse à l’Esprit de Dieu. Celui-ci encourage l’audace d’affronter les évènements les plus cruels en nourrissant l’intelligence pour le faire au mieux. Bien loin de cela, la soumission, la démission face à une fatalité qui sidère, paralyse et conduit à la mort individuelle et collective ! Dans l’Évangile, Jésus décide de monter de nuit à Jérusalem, pour échapper aux menaces de mort dont il est l’objet, car  son heure, celle de sa mort, n’est pas encore venue.

Jésus, figure achevée de la miséricorde de Dieu pour les hommes et le monde, est né dans une mangeoire, là où les animaux refont leurs forces, et cela devient un signe pour reconnaître sa présence divine. Là où nos appétits et recherches de bonheur les plus élémentaires et légitimes sont touchés, questionnés, bougés, là s’annoncent un amour indicible, une justice et une paix nouvelles, donnés à profusion pour l’avenir de tous. Une œuvre à poursuivre avec foi!

Toute l’équipe Christus vous souhaite une année 2016 remplie de bonté !