Le shabbat est la pièce maîtresse de la vie juive puisque, selon le Talmud, il est égal en importance à tous les autres commandements réunis. « Source de bénédiction » lui-même, ce jour est béni et sanctifié par Dieu. Il signifie la cessation par l'homme de toute entreprise qui modifie quoi que ce soit au monde que Dieu a créé, pour faire retour en ce jour à la présence du Créateur en même temps qu'à soi-même.
Le shabbat désigne, dans le judaïsme, le septième jour de la semaine, le samedi, qui est un jour de repos, ou plutôt de cessation du travail, que tout juif devrait observer. Il est le signe le plus manifeste du rythme du temps dans le calendrier hébraïque qui, à l'instar de l'année sabbatique et du jubilé, structure le temps selon le rythme de six unités de travail suivies d'une unité de repos : la suite des jours (shabbat), la suite des années (sh'mita, « le repos de la terre », la septième année où la terre est mise en jachère), la suite des époques (sept fois sept ans, yovel, « jubilé »). Le septième jour, c'est celui où Dieu, après avoir créé le monde et l'être humain, couronnement de sa création, « à son image », s'est arrêté et se repose : « Dieu examina tout ce qu'il avait fait : c'était éminemment bien » (Gn 1,31). « Dieu mit fin, le septième jour, à l'œuvre faite par lui » (Gn 2,2). Repos, qui est aussi un retrait : « Élohim bénit le septième jour et le sanctifie, parce qu'en ce jour, il s'est retiré de toute son œuvre qu'il avait créée, pour qu'elle continue » (Gn 2,3). Dieu se retire mais confie à l'homme la tâche de préserver l'œuvre qu'Il a commencée.
« Observe et souviens-toi ! »
À l'instar du Dieu créateur, l'homme juif doit lui aussi cesser toute activité au soir du sixième jour, le vendredi, une heure avant la tombée de la nuit. Celui ou celle qui fait shabbat s'attache à observer une pratique qui consiste à ne pas accomplir dès la veille du samedi tout ce qui relève de la vie ordinaire où chacun d'entre nous est engagé : travail...