Nos situations professionnelles sont diverses, et je ne crois pas qu’il y ait une seule « spiritualité du travail ». Pour chacun de nous, se disposer à y accueillir l’action de Dieu, se joue différemment selon la nature et les conditions de travail (secteur d’activité, res­ponsabilités exercées, pénibilité, rémunération, précarité…), selon qu’on y trouve de l’intérêt ou qu’on le subisse comme une néces­sité pour vivre, selon qu’on y trouve du sens ou pas, selon qu’on est travailleur indépendant ou salarié. L’Esprit Saint rejoint avec respect la situation de chacun, qu’il soit employé d’un call center, ouvrier de production, intérimaire manutentionnaire, enseignant, publicitaire ou dirigeant de grand groupe financier... Il le fait en s’adaptant à son tempérament, à sa personnalité et à son histoire. Ces pages sont marquées par ma propre expérience. Puissent-elles rejoindre d’autres chercheurs de Dieu.
 
Je travaille depuis dix ans comme cadre de ressources humaines, surtout à des postes fonctionnels, au sein d’une grande entreprise. Je découvre toujours plus combien notre vie au travail concerne notre relation à Dieu. D’abord parce que nous participons à une activité immense, celle de la construction du monde. Mais aussi parce que tout travail est un travail « vivant », fait par un homme unique et vivant. Lors de l’échange des marchandises, la trace du travail vivant sera absorbée et disparaîtra (qui se souciera que ce soit X ou Y qui ait fait telle voiture ?). Pourtant, le travail engage celui qui s’y livre bien au-delà de ce qu’il fait, dans son être même. Et Dieu se souvient de ses enfants les hommes qui mettent au tra­vail leurs compétences, leurs efforts, leur souffrance parfois, qui y cherchent du sens, y rencontrent d’autres personnes, y exposent leur chair, leur être.
 

Que mon coeur ne se