La crise sociétale des années 2000 est en réalité une fissure civilisationnelle qui réclame des réponses nouvelles, des remises en cause radicales, des mises en perspective audacieuses. (...) Tout le monde paraît tétanisé par la fatalité, comme si on était résigné à un progrès déclinant. (. .) Non, je crois qu'aujourd'hui il ne faut pas parler de pauvreté, mais plutôt de misère, et en particulier de misère de l'espérance. » Ces propos récents de Xavier Emmanuelli dans La Croix expriment bien l'un des défis posés aux hommes d'aujourd'hui et particulièrement aux chrétiens : comment, dans ce temps de crise, de passage d'une culture à une autre, sommes-nous provoqués à l'espérance ? Pouvons-nous encore parler d'espérance, alors que la résignation au cours des choses semble la voie de la sagesse, que les utopies sont reléguées au magasin des accessoires ? Comment vivre cette dimension constitutive de la foi chrétienne et en être les humbles et tenaces témoins ?
Xavier Emmanuelli évoque la crise de société dans laquelle nous vivons, chrétiens ou non. Crise profonde, mondiale, crise dont nous cherchons les clefs et les issues pour la traverser. En ce sens, le constat fait par les évêques de France dans leur « Lettre aux catholiques », en 1996, reste pertinent et demeure un bon point de départ pour toute réflexion sur notre condition de chrétiens :
« No Future » ?
Ce slogan du mouvement punk à la fin des années 80 exprimait de manière provocante un sentiment diffus et diffusé aujourd'hui. Pour