La « garde du cœur » est conseillée dès les premiers temps du christianisme par les Pères de l’Église.

Louis Lallemant la distingue ici de la relecture. Il invite à demeurer, dans une attention de tous les instants, à l’écoute de l’Esprit qui est en nous et propose ainsi un chemin de croissance.
La garde du cœur n’est autre chose que l’attention qu’on apporte aux mouvements de son cœur et à tout ce qui se passe dans l’homme intérieur, pour régler sa conduite par l’Esprit de Dieu et l’ajuster à son devoir et aux obligations de son état.


D’où l’on peut voir combien cet exercice est différent de l’examen de conscience.

1) l’examen se fait en certains temps réglés ; la garde du cœur se produit à toute heure et n’a point de temps limité ;
2) l’examen est une revue des actions passées et de plusieurs actions ensemble, et d’ordinaire d’une partie de la journée ; la garde du cœur est une vue des actions présentes et une application d’esprit aux diverses parties d’une action, à mesure qu’on la fait ;

3) l’examen envisage les choses plus en gros et plus superficiellement ; la garde du cœur les considère en détail et d’une manière plus distincte et plus intime ;

4) l’examen travaille la mémoire ; la garde du cœur ne la fatigue nullement et n’est pas si engageante qu’on se pourrait peut-être d’abord figurer. Elle ne demande point une contention violente qui doive rendre l’esprit abstrait, mais seulement une attention d’esprit modérée, qui produit un fond de paix intérieure et qui est la source des plus douces consolations qu’on puisse goûter en cette vie.