Il n’est jamais facile de faire confiance à Dieu. Non pas que nous doutions de lui, mais nous avons tendance à lui préférer telle ou telle personne – la nôtre en particulier –, voire tel ou tel objet. Et, reconnaissons-le, il faut souvent que notre vie ne tienne plus qu’à un fil – à l’heure de notre mort parfois – pour que nous consentions à l’admettre : seul Dieu est digne de foi.
Avoir confiance en Dieu en pleine vie, en pleine possession de nos moyens, loin d’exclure le dialogue, le questionnement, nous offre une force, une assurance sans pareille. Le temps nous est alors vraiment donné, comme une occasion à ne manquer sous aucun prétexte. Que l’on garde bien cela à l’esprit dans l’ordinaire des jours, et nous pourrons, le moment venu, déplacer des montagnes. Et pourtant, on le sait, un rien peut faire vaciller la confiance : un regard mal compris, un nuage gris, et jusqu’au sentiment fugace d’être abandonné par Dieu, de ne plus sentir sa présence. Il arrive même que cette confiance s’évapore tout à fait et, si cela dure, nous ne voyons plus qu’elle, nous la cherchons partout, par tous les moyens, dans la peur ou la panique, comme des enfants égarés en terre inconnue.
À qui se fier, par conséquent ? À soi d’abord, c’est-à-dire à l’élan vital qui nous fait être nous-mêmes et qui a Dieu pour origine. Jésus nous encourage à répondre à notre vocation d’aller jusqu’au bout de nous-mêmes, en nous montrant tacitement que notre assurance n’a de sens que rapportée au Créateur.