Il ne suffit pas de mettre un enfant au monde pour qu'il y prenne sa place, il s'agit aussi de construire une relation avec lui, de le reconnaître autre que nous, autre que l'enfant rêvé ou fantasmé. Puis vient son éducation où il s'agit de l'amener sur le chemin du dépassement : réaliser des apprentissages, puis dépasser des acquis pour aller plus loin et apprendre à s'adapter à la nouveauté quand elle survient. L'enfant entre dans ce processus d'apprentissage pour être aimé par ses parents, parce qu'il sent que cela leur fait plaisir. Il a donc tout à gagner à se dépasser. Si on ne lui laisse pas le temps d'assimiler la nouveauté, si trop de nouveautés viennent perturber le processus d'accommodation, l'enfant doit trouver des stratégies de « survie » pour que le risque d'échec ne le prive pas de l'amour et de la reconnaissance de ses parents. À l'inverse, si on ne propose pas suffisamment de nouveaux défis à l'enfant, celui-ci risque de développer un problème d'adaptation à cette société en constante évolution et qui entraîne à, sans cesse, aller de l'avant. De plus, n'étant pas assez stimulé, l'enfant n'intégrera pas cette notion de dépassement qui développe un sentiment de fierté et de confiance en soi.

Ainsi, se dépasser fait partie dès l'enfance du processus de maturation. Et l'école le rappelle sans cesse aux élèves et aux parents avec le célèbre : « Peut mieux faire ». Les compétitions sportives sont aussi des lieux d'apprentissage du dépassement : dépasser ses limites jusqu'à devoir se « surpasser ».

Il existe donc bien une notion de dépassement qui permet à l'individu d'aller de l'avant et de grandir en soi, devant les autres et devant Dieu. Mais l'envers de la médaille peut devenir toxique, voire mortifère, au nom d'un idéal fantasmé ou d'une soumission confondue avec une forme d'obéissance.

Des situations variées

Cette entrée par l'enfance donne à voir un processus qui, très souvent, « se rejoue » à