Avec Scènes de la vie conjugale, feuilleton écrit pour la télévision en 1973, Ingmar Bergman met en scène un couple qui se déchire, dans un film long (environ 2h50 dans sa version cinématographique abrégée sortie en 1974) et éprouvant, où les affrontements ne seront ni éludés ni édulcorés. Mais si, comme le disait Renoir, « l’art du cinéma consiste à s’approcher de la vérité des hommes et non pas à raconter des histoires de plus en plus surprenantes », Bergman y réussit là magnifiquement, en mettant ses personnages à l’épreuve de la passion qui détruit le couple et rompt l’engagement promis pour toujours, en révélant leur désir de venir à la vérité, fût-ce à travers un chemin chaotique et douloureux. Tout le film est une passion au sens propre 1 : il fait tomber le masque d’une image idéale, mais non moins fausse pour dévoiler la vérité en chacun. « Voyons maintenant ce qui se passe » 2...
 

Comme en un miroir


Le couple de Johan (Erland Josephson) et Marianne (Liv Ullman)