Pygmalion, coll. « Chemins d'éternité », 1998,237 p., 110 F.

Chef spirituel de la chrétienté et amoureux de la solitude, Bernard survole son siècle comme un aigle et touche les coeurs comme un maître familier. Le dernier des Pères de l'Eglise faisait de l'Ecriture elle-même la meilleure clef de l'Ecriture, au point que la lectio divina devenait pour lui une seconde nature. Avec elle, il se renfermait volontiers en lui-même et parcourait l'étendue de son âme, avant d'en communiquer les trésors à ses frères. Ce grand docteur des degrés de l'amour de Dieu, chantre incomparable du Cantique des cantiques, qui n'a d'égal, peut-être, sur la terre de France, que saint François de Sales, ne s'est pas battu seulement pour la croisade, mais aussi pour que l'affectivité dans la vie spirituelle ne succombe pas à la dialectique.
Comment trouver l'accès à la lecture de ces grands commentaires qui, aujourd'hui encore, aujourd'hui surtout, oserait-on dire, peuvent nourrir l'élan de la prière et le goût des réalités spirituelles ? Une bonne biographie du saint, simple et complète, donnerait envie d'aller aux sources. C'est ce que nous offre Philippe Barthelet, écrivain, chroniqueur à France-Culture, en cet ouvrage au style très vivant et à la documentation puisée aux meilleures sources. Les non-initiés trouveront ici un guide accessible qui leur fera découvrir la personnalité de saint Bernard, excitera leur curiosité et les invitera à découvrir son oeuvre (cf. aussi Jean-Yves Montagu et Olivier Martel, L'âme cistercienne, Editions du Chêne, 1999, 192 p., 298 F).