Règles pour s’ordonner dorénavant dans la nourriture
Ces Règles sont les seules proposées dans la troisième semaine des Exercices spirituels (nos 210-217). Nous reproduisons ici la traduction dite « Gueydan » (Desclée de Brouwer, 1985, pp. 129-131).
La première règle. Pour le pain, il convient moins de s’en abstenir car ce n’est pas un aliment sur lequel, habituellement, l’appétit est tellement désordonné ou sur lequel la tentation se fasse pressante, comme pour les autres aliments.
La deuxième règle. Pour ce qui est de la boisson, l’abstinence paraît plus opportune que pour ce qui est de manger du pain. C’est pourquoi il faut bien regarder ce qui est profitable, pour l’adopter, et ce qui est nuisible, pour le rejeter.
La troisième règle. Pour les aliments, il faut pratiquer la plus grande et la plus complète abstinence car, en ce domaine, l’appétit est plus prompt à se désordonner et la tentation plus prompte à chercher une occasion. Ainsi, pour éviter tout désordre, on peut pratiquer l’abstinence sur les aliments de deux manières : l’une en s’habituant à manger des mets ordinaires, l’autre en n’en mangeant, s’ils sont raffinés, qu’en petite quantité.
La quatrième règle. Tout en prenant garde de ne pas tomber malade, plus on retranchera sur ce qui convient, et plus vite on parviendra à la juste mesure qu’il faut garder dans la nourriture et la boisson ; cela pour deux raisons.
La première : en prenant ces moyens et en se disposant ainsi, on sentira souvent davantage les connaissances intérieures, les consolations et les inspirations divines qui nous indiquent la juste mesure qui nous convient.
La seconde : si l’on voit que, dans cette abstinence, on n’a pas beaucoup de forces physiques ni de capacités pour les exercices spirituels, on en viendra facilement à juger ce qui convient davantage pour la nourriture du corps.
La cinquième règle. Pendant que l’on prend son repas, considérer, comme si on le voyait, le Christ notre Seigneur prenant son repas avec ses Apôtres, comment il boit, comment il regarde, comment il parle ; et l’on cherchera à l’imiter. De sorte que la partie supérieure de l’esprit soit occupée à considérer notre Seigneur et la partie inférieure à nourrir le corps ; ainsi on établit un équilibre et un ordre plus grands dans la manière de se comporter et de se conduire.
La sixième règle. Pendant les repas, on peut aussi prendre un autre sujet de considération, tiré de la vie des saints, ou de quelque pieuse contemplation, ou de quelque affaire spirituelle qu’on doit traiter. En effet, alors que l’attention se fix...
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