Deux mois après le 11 septembre, à la Bourse du Travail de Saint-Denis, en présence d’une foule encore sous le choc de l’événement, se rencontraient des élus du département et des représentants qualifiés des trois confessions monothéistes, dont l’évêque du lieu. On y entendit de jeunes musulmans exprimer le regret de ne pas toujours trouver en face d’eux de jeunes interlocuteurs chrétiens prêts au dialogue. Des jeunes à la fois « robustes » dans leur foi « et ouverts », comme le souhaitait déjà le P. Jean-Mohammed Abd-El Jalil. Ce souci, l’enseignement catholique comme les aumôneries de l’enseignement public le portent aujourd’hui avec d’autres 1. Les obstacles ne manquent pas : aux portes de l’école viennent battre toutes les violences du monde comme autant de vagues menaçantes. Les mouvements qui traversent nos sociétés traversent aussi ses salles de classes et ses cours de récréation. Non encore assurés de leur identité propre et de leur foi, pris dans un réseau d’influences plus ou moins contradictoires, des êtres jeunes, « exposés à tous vents de doctrines », sont fragiles. Mais si toute école, selon le mot de Marguerite Léna, est bien « un haut lieu d’humanité partagée », elle peut devenir en tout état de cause le lieu de confrontations positives où chacun advient à lui-même et se construit dans la rencontre de l’autre, « mon semblable, mon frère ». Y compris dans sa dimension de croyant. Il y a là un enjeu important, pas seulement pour la paix mais pour la foi. Une urgence.
 

Tu commenceras par le respect


Premier travail : faire vivre entre les