L'Atelier, coll. « Mieux vivre », 2001, 140 p., 13 €.

On ne sort pas indemne de la lecture de ce petit livre. La forme extérieure en est l'autobiographie, celle d'une vie peu banale au demeurant marquée par l'enfermement et la douleur en hôpital dès le jeune âge à la suite de l'explosion accidentelle d'un obus, puis par les multiples libérations que constituèrent la dure conquête de la santé, la recherche et le professorat universitaires en biologie et géologie, l'entrée dans la vie religieuse chez les Sœurs de l'Education chrétienne, l'aumônerie d'une prison de femmes, la fondation de la communauté Magdala dans un quartier très pauvre (Wazemmes à Lille), l'affrontement du cancer, la vie avec les gens des rues...
La spiritualité qui se dégage ici est celle des authentiques caritatifs, une spiritualité trinitaire où la rencontre du Christ se réalise en s'abîmant dans l'humanité blessée « Si quelqu'un s'était risqué à me dire . "Quand je te visite à l'hôpital, c'est le Christ que je rencontre", je lui aurais répondu aussi sec : "Je suis désolée ! Moi je m'appelle Irène ! " » La lecture de ce témoignage, relu comme une Gesta Dei, a le goût de la liberté intérieure.