S'il est naturel pour les animaux de manger, il est proprement humain de faire communion autour d'un repas. En effet, dans la plupart des cultures, le repas possède une très forte valeur symbolique : il est signe de partage, de solidarité, d'amitié, de fraternité, d'union entre les commensaux. Il ne s'agit certes pas d'idéaliser les repas : quand la routine s'installe, les aspects « communionnels » tendent à s'émousser. Certains repas sont rapidement expédiés, d'autres peuvent être l'occasion de disputes. Mais, dans certains cas (comme les repas familiaux à l'occasion de Noël, du jour de l'An, de la fête des mères ou des pères, etc.), ils sont préparés minutieusement et longtemps à l'avance. On sait qu'ils représentent des moments forts pour les participants et que bien des choses peuvent s'y passer.

La Bible témoigne de la place importante qu'occupaient les repas dans la société juive. Les évangiles relatent plusieurs épisodes de repas que Jésus a partagés avec différentes personnes. Le cas emblématique est probablement celui de Zachée qui a suivi un beau cheminement de conversion, à l'occasion d'un repas pris avec Jésus (Lc 19, 1-10)1. Le dernier repas de Jésus avec ses disciples est particulièrement mis en évidence dans les évangiles. À cette occasion, Jésus a, par un geste prophétique symbolique, désigné le sens de sa mort