L’Atelier, 2008, 208 p., 17, 50 euros.

Le livre de Gilles Rebèche, diacre permanent du diocèse de Fréjus-Toulon, raconte la naissance de la « Diaconie du Var », instance chargée d’aider l’Église à prendre au sérieux sa vocation de présence à l’humanité, notamment à ceux qui souffrent, qui sont seuls ou en situation de précarité. Il s’agit d’une initiative pleine de vitalité et de créativité (on a fêté ses vingt-cinq ans en 2007), porteuse d’intuitions qui pourraient s’avérer très fécondes pour l’Église. Elle révèle qu’il y a beaucoup d’éner­gies disponibles prêtes à se manifester lorsqu’elles découvrent des lieux où le service de l’humanité se conjugue avec la disponibilité à ce qui nous dépasse – évitant à la fois au religieux et à l’hu­manitaire de tourner en boucle.
On ne peut qu’être sensible à la ma­nière de raconter de Gilles Rebèche : on sent un regard qui se régale à voir ce qui est beau, en espérance ou en genèse. Beaucoup de portraits et de récits sont savoureux. Le ton est joyeux et prête à l’humour. Chose importante, surtout lorsque l’on côtoie la misère. Comme il serait tentant de dramatiser – manière de prendre en otage le lecteur, de le contraindre à l’approbation en le plaçant brutalement devant des alternatives qui sont de vie et de mort. L’humour et la joie le rendent à la liberté et l’initient à un regard plein de miséricorde.