Glorifions Celui qui s'endormit
pour éveiller notre somnolence !
(Saint Éphrem)

La nuit a changé. La façon dont l'être humain vit la nuit a changé depuis bientôt un siècle. L'électricité, l'éclairage artificiel et la télévision y sont pour beaucoup…

La nuit, vue d'en haut

Pourtant, lorsqu'en avion, de nuit, nous nous approchons de notre aéroport de destination, qu'il s'agisse d'une ville moyenne, d'une capitale africaine ou d'une mégapole, le caractère dérisoire de l'éclairage artificiel reste frappant dans tous les cas : il n'y a pas si longtemps, les lumières de Lomé, au Togo, s'apparentaient à quelques feux de camp, et la Belgique elle-même, dense réseau urbain dont les autoroutes sont illuminées de bout en bout, ressemble encore à un sapin de Noël clignotant environné de quelques bougies et cierges magiques. Rien qui ressemble au jour, à la clarté égale et paisible du jour. La nuit n'a pas changé, elle n'a pas été vaincue, conquise, dépassée ou annulée, mais seulement ici ou là percée de trous d'épingles, picotée, ponctuellement éborgnée. En termes positifs, la planète vue du ciel, la nuit, reste un majestueux hommage à la nuit, une célébration de la nuit, comme la joie des enfants qui, en cachette, dans leur chambre, ont allumé quelques bougies colorées et, sans