Christus : Qu'est-ce qui, en nous, fait que nous pouvons prier ?

Sœur Jean-Baptiste : Au mois de février, nos frères juifs célèbrent la fête des arbres. Il paraît surprenant de fêter les arbres au creux de l'hiver, quand ceux-ci semblent morts. Or c'est précisément en cette période que la sève irrigue l'arbre et lui permettra de donner des fruits. Tout cela se fait de façon cachée. Considérer qu'on a un lieu secret au fond de soi suppose de forer en soi pour trouver et désensabler la Source qui nous fait vivre. La vie intérieure est un travail clandestin qui nous mène à accueillir la nouveauté de la grâce et à y correspondre. Pierre Favre, dans son Mémorial (n° 173), l'exprime à sa façon : « Nous devons apprendre à travailler avec une petite grâce, autrement dit à collaborer à la petite grâce qui vient de Dieu. » À partir du moment où notre existence s'enracine dans ce lieu intérieur, notre façon de nous situer à l'égard de l'autre, de Dieu et de nous-même se modifie. On devient un réceptacle à la grâce. Cela suppose d'entrer dans une certaine ascèse du regard et des pensées, une certaine sobriété vis-à-vis de soi-même, des autres et de Dieu. Cela exige également de ne pas être trop gourmand, même à l'égard des dons de Dieu, pour être en capacité d'accueillir le Créateur et Seigneur.

Croire que Quelqu'un m'attend

Christus : Prier, c'est entrer dans le silence. Mais est-ce si facile ? Qu'est-ce que le silence intérieur ?

Sœur Jean-Baptiste : Faire silence, c'est se mettre à l'écoute et se demander ce que le Seigneur désire me dire aujourd'hui. Il suffit d'un mot, d'un verset que je vais essayer d'incarner au jour le jour. Le silence favorise une stabilité intérieure ; il est ce qui fixe le cœur, comme une ancre, comme un fil à plomb. Prier, c'est me mettre à la « table d'écoute » : prendre la parole de Dieu, la lire… Commencer un évangile et le poursuivre, prendre le texte du jour proposé par l'Église. Et puis c'est voir comment un verset résonne et ensuite le ruminer, et considérer comment cette parole peut prendre chair dans ma vie. Le silence peut se trouver dans la nature, à travers la poésie, dans la vie fraternelle même. La vie fraternelle s'exprime parfois autrement que par un échange de paroles, il peut y avoir un regard, un soutien à travers le silence. Le vrai silence n'est pas du mutisme. D'ailleurs, une personne mutique peut bouillonner à l'intérieur et être bien loin du silence.

Christus : Pour ceux qui n'ont pas choisi la vie religieuse, la solitude peut faire peur. De même, se retrouver face à soi-même est parfois difficile.

Sœur Jean-Baptiste : Assurément, cela peut être angoissant de se poser face à soi-même, face à Dieu, et de reconnaître finalement que nous sommes une question pour nous-même. Je crois, à ce propos, que le mode de raisonnement qui fait avancer est la question plutôt que l'affirmation. Et la vie spirituelle est une question. Donc affronter la solitude et le silence est aussi affronter la question de ce qu'est l'être humain dans sa profondeur. Alors, il est sûr que cela fait peur parce que nous n'avons pas forcément de réponse. Mais l'homme se fait en se défaisant, ce n'est pas pour rien que la désappropriation fait partie du lexique de la règle de saint Benoît.

Christus : Qu'entendez-vous par « désappropriation » ?

Sœur Jean-Baptiste : C'est une disposition qui s'incarne tout d'abord concrètement dans des aspects matériels de la vie religieuse, mais c'est aussi une attitude intérieure vis-à-vis de la Parole, c'est-à-dire comprendre qu'elle nous échappe, qu'elle est vivante, incisive, qu'on ne peut et ne doit pas se l'approprier.

Christus : La prière est comme une noblesse qui nous est conférée. Il s'agit de dialoguer avec le Seigneur qui nous invite à entrer en conversation avec lui. Mais qu'est-ce que parler à Dieu ? De quel dialogue s'agit-il ? Ne serait-ce pas plutôt un monologue ?

Sœur Jean-Baptiste : La prière n'est pas un monologue. Prier, c'est croire que Quelqu'un nous attend. Quand je suis à l'oratoire, dans ma cellule, quand je prends un temps matin et soir pour me retirer, je suis dans la confiance que Celui qui est la bonté radicale m'attend. La prière est d'abord Quelqu'un ! C'est le Christ qui est là et qui veut nous insuffler sa bonté radicale que nous allons ensuite essayer d'incarner par de petits gestes qui tissent des liens d'humanité. Je crois d'ailleurs que, si la vie religieuse n'incarne pas ce trait d'humanité, elle est vaine. Donc prier, c'est rencontrer quelqu'un qui souhaite nous prodiguer quelque chose. Alors il faut se mettre à l'écoute et y revenir. L'important, c'est la fidélité au temps d'oraison. Ce n'est pas tellement ce qui s'y passe mais c'est y être fidèle. Quels que soient la sécheresse, la désolation et l'état d'esprit avec lesquels on arrive, y compris notre manque d'envie de prier, l'essentiel est d'être là. Peut-être ne se passera-t-il rien sur le moment, mais peu importe : nous sommes là. C'est un acte de présence. Être présent aux deux sens du mot, d'ailleurs : présent comme un cadeau et présent physiquement avec ce que je suis. Il y a, à ce propos, une expression avec laquelle j'ai du mal dans la liturgie, c'est le « malgré nos faiblesses ». Non, nous arrivons avec notre faiblesse, avec notre péché, avec notre combat, avec nos humeurs… et nous les déposons devant le Seigneur. Mais, rappelons-le, nous sommes toujours précédés, comme dit Jacob : « Le Seigneur était là et je ne le savais pas » (Gn 28, 16).

Quand nous levons les yeux

Christus : Peut-on se perdre ? être dans l'illusion ?

Sœur Jean-Baptiste : Tout à fait, le Malin nourrit des projets irréalistes, des rêves illusoires, un idéal de vie religieuse parfaite quand nous nous imaginons en « saint moine » ou en « sainte moniale ». Il agit aussi par le découragement, en essayant de nous enfermer dans une logique mortifère. Quand j'étais hôtelière, j'étais impressionnée de voir le profond découragement de personnes qui, finalement, n'osaient plus croire que quelque chose pouvait changer. Dans la prière, nous demandons la grâce d'être rejoint, soit par la parole, soit par quelqu'un. Après avoir placé son fils Isaac sur le bûcher pour le sacrifier, Abraham lève les yeux et il voit le bélier qui prendra la place de son fils dans le sacrifice (Gn 22, 1-14). Comme Abraham, il nous faut lever les yeux. Nous retrouvons souvent l'expression « lever les yeux » dans la Bible et, à chaque fois, c'est pour accueillir une grâce. Et c'est comme ça que nous pouvons combattre le Malin par cette capacité à lever les yeux vers quelqu'un qui sauve. Pour faire ce pas de côté, le secours d'un tiers est utile. Nos failles aussi nous y aident. Le Malin fait justement tout pour que nous ne voyions pas ces failles. La prière est comme une partition sur laquelle sont inscrits des notes et des silences. Les silences sont tout aussi importants que les notes.

Christus : Qu'est-ce qui me permet de discerner que j'ai bien écouté la voix fine et ténue du Seigneur qui parle dans le silence, que je n'ai pas en fait seulement écouté ma propre voix ?

Sœur Jean-Baptiste : Ce qui me paraît important est de passer par l'écriture de l'Écriture : noter un mot, un verset ou un passage qui a nourri et repérer après coup le travail de l'Esprit. D'où l'importance, d'ailleurs, d'avoir un tiers qui aide à relire et qui permet de confirmer les pas qui s'opèrent lentement. Il est bon de passer par ces médiations.

Christus : C'est le rôle d'un accompagnateur ou d'un maître spirituel ?

Sœur Jean-Baptiste : Oui, mais c'est aussi le rôle des événements, de la communauté, de la supérieure ou du supérieur, et même d'un frère ou d'une sœur qui vous dit une parole d'encouragement, de confirmation. D'où l'importance de la distance, de l'objectivité, du tiers, de la chasteté, de la capacité à prendre de la hauteur, relire et relier. Parce que c'est ainsi que notre vie est unifiée et c'est aussi un moyen de combattre les manœuvres du Malin qui cherche à enfermer, à semer la confusion, à diviser et à disperser. Le Malin est une force centrifuge, alors que la vie intérieure rassemble, unifie et permet, en termes plus bénédictins, d'« habiter avec soi-même ». C'est important de se redemander régulièrement où nous allons, dans quelle direction ? Jean-Joseph Surin ose nous poser quatre questions : « Où sont nos pensées ? À quoi tendent nos cœurs ? À quoi s'emploie notre temps ? Où s'exercent nos puissances1 ? »

Vers une maturité plus grande

Christus : N'y a-t-il pas un risque d'excès dans la prière, de « boulimie » spirituelle et d'une dépendance à la consolation sensible ? On pense à ce que raconte Pierre Favre à son propre sujet quand il découvre que c'est une avancée vers une plus grande maturité spirituelle que de ne pas être dépendant de la consolation. Il peut y avoir là une affaire d'affectivité mal placée dans la vie de prière.

Sœur Jean-Baptiste : Certes, pour ce qui est de la prière ou de la vie spirituelle, il semble illusoire de vouloir jouer en permanence sur le registre de l'émotion. Évitons la « boulimie » spirituelle, comme vous dites, et gardons-nous d'avoir un rapport désordonné à la parole de Dieu. Comme notre vie intérieure et notre psychisme sont liés, s'il y a un débordement dans la vie spirituelle, cela déborde ailleurs ; quand cela dérape sur un plan, cela dérape aussi sur l'autre. Je pense que tout cela est lié aux âges de notre vie spirituelle. Au début, des événements intérieurs un peu forts font penser que le Seigneur s'exprime dans le tonnerre (I R 19, 11). Mais, au fur et à mesure que l'on avance dans la vie spirituelle, c'est dans la voix de fin silence qu'Il va se révéler (I R 19, 12). Par ailleurs, rappelons qu'il ne faut pas confondre les dons de Dieu avec le Donateur. Le risque est de s'accrocher aux dons et d'oublier le Donateur. Aujourd'hui, les gens sont facilement dans le registre de l'émotion, de l'immédiat, de l'affection déréglée, cherchant ce qui est visible, ce qui se communique spontanément. Or, la vie spirituelle demande une patience « géologique », de la persévérance : elle croit à la fécondité mystérieuse du temps. Nous sommes souvent impressionnés par les grands vœux, la célébration de notre profession mais, après, nous devons apprendre à durer...

Christus : Y compris dans une oraison aride ?

Sœur Jean-Baptiste : Y compris dans une oraison aride, mais l'essentiel est d'y être. Comme je l'ai dit tout à l'heure, l'essentiel est d'être fidèle au temps de prière personnelle et au temps de relecture quotidien pour voir quel a été le travail de l'Esprit, ce qui a été un peu plus difficile. En vous parlant, je pense à l'hymne qui dit : « Je reviens à toi, Dieu fidèle. » Nous sommes du côté de ce qui est caché et clandestin, souterrain, de ce qui ne se voit pas, qui est intérieur mais qui vit et qui est bon. Comme la sève, que j'évoquais au début, qui nourrit l'arbre de façon invisible. Ne confondons pas ce qui est essentiel et vital avec ce qui est secondaire et superficiel. Après un temps d'oraison peuvent briller dans notre ciel intérieur de petites étoiles, celles d'une espérance, d'une paix, d'une joie intérieure secrète, pas forcément éclatantes, ni sensibles.

« Moi, je suis toujours avec toi »

Christus : Comment voit-on ce qui, dans la prière, est source de vie ? Quels en sont les fruits ?

Sœur Jean-Baptiste : À cette stabilité intérieure qui fait que quels que soient l'horizon un peu assombri ou les nuages qui peuvent passer, dans le quotidien et dans la vie communautaire, vous êtes tenus par une lame de fond. C'est le Cantus firmus (« chant fixe » autour duquel tout s'ordonne) dont parle Dietrich Bonhoeffer2, c'est-à-dire la basse continue. Cette basse continue est la fidélité de Dieu. Dieu est là, il ne nous laissera pas tomber. Nous pouvons douter, nous pouvons traverser des déserts mais nous espérons que, après le désert, il y aura la Terre promise et peut-être, avant cela, quelques oasis sur la route ! Nous rencontrerons aussi la liberté car la prière ouvre un espace de liberté intérieure.

Christus : Quand il présente la consolation dans les Exercices spirituels, Ignace de Loyola parle de joie et de paix sensibles. Mais il parle aussi d'un accroissement de foi, d'espérance et de charité, ce qui est beaucoup moins tangible. C'est cela le travail de fond : découvrir le chemin parcouru après coup, malgré toutes les épreuves. Cela a permis de tenir, alors qu'on ne sentait plus la présence de Dieu, et de s'émerveiller d'être encore en vie. Ce Cantus firmus est-il de cet ordre-là ?

Sœur Jean-Baptiste : Cette expérience est de l'ordre d'une certitude inébranlable, dont témoigne le psaume : « Moi, stupide comme une bête, je ne savais pas mais j'étais avec toi, moi je suis toujours avec toi qui as saisi ma main droite » (Ps 72, 22-23). Mais cette certitude suppose une certaine maturité humaine et spirituelle, et l'exercice de sa mémoire spirituelle pour pouvoir se dire : « Le Seigneur a été là, voilà une nouvelle épreuve, mais il ne me laissera pas tomber. » Cependant, consentons à ne pas savoir et, pour reprendre des qualificatifs relatifs à Benoît et à Ignace, à devenir « savamment ignorant et sagement inculte » (selon les dialogues de Grégoire le Grand relatifs à la vie de saint Benoît3) ou « sagement ignorant » (selon Jérôme Nadal4). Nous revenons toujours à la forme interrogative de la posture devant Dieu. Et je crois que le péché, c'est de vouloir tout savoir.

La prière aussi se partage

Christus : Nous pourrions évoquer la place de la communauté dans votre vie religieuse. La prière n'est pas seulement une affaire personnelle, un face-à-face entre soi et Dieu, elle passe par la médiation de la communauté, des compagnons, des amis. Mais il y a aussi la médiation de la prière liturgique, la prière célébrée avec d'autres. Qu'est-ce qui se passe alors ? Quelle est la place des psaumes, celle du chant, celle de la convocation au chœur ?

Sœur Jean-Baptiste : Au-delà de l'oraison personnelle, notre vie est certes marquée par l'office liturgique. Il y a une certaine objectivité de la prière liturgique qui est bonne et qui soutient : vous êtes convié aux offices du Vendredi saint ou du jour de Pâques quel que soit votre état intérieur, vous êtes là au nom de l'Église et pour l'humanité. Alors, les sentiments personnels sont mis de côté pour un temps, nous sommes là parce que convoqués par la cloche qui nous appelle à la prière mais plus encore par le Christ qui nous attend. Il nous est donc demandé d'être présents mais d'une présence un peu cristalline. Et nous sommes aussi là pour faire entendre le cœur du monde à l'Ami consolateur, à travers les psaumes, les lectures bibliques, les prières litaniques. Il y a enfin le fait d'être ensemble : c'est toute la communauté qui est cette présence d'Église et une présence d'Église au cœur d'un diocèse, lui-même inséré dans une Église nationale et continentale. Oui, la communauté demeure une cellule ecclésiale.

Christus : À travers la prière commune, la vie communautaire peut-elle agir comme un garde-fou et une aide face à l'affectivité personnelle qui peut nous faire perdre pied ?

Sœur Jean-Baptiste : L'office peut aussi être une aide, en effet. Quand surgissent un coup de cafard ou une désolation, se retrouver avec ses sœurs au chœur pour prier, chanter ensemble la parole des psaumes, peut nous aider. Entendre, par la voix des autres, un verset ou un mot sur lesquels j'étais passée sans y prêter attention et qui soudain me parlent et sentir que cette parole me rejoint ici et maintenant. Cette prière partagée est la source qui irrigue tout le reste. Vous pouvez avoir sommeil, avoir des distractions, vous pouvez être en train de vous dire : « Comment vais-je aborder telle sœur en sortant de l'office pour évoquer ce point délicat ? » Bref, vous pouvez être traversée de pensées bonnes ou mauvaises, mais, tout d'un coup, c'est comme si le Seigneur vous disait : « Tu es avec tes sœurs, tu pries pour l'Église et le monde… et tu es là. C'est tout que je te demande aujourd'hui, rien de plus. »

Christus : Alors, quelque chose ou quelqu'un nous fait donc sortir de la pure subjectivité ?

Sœur Jean-Baptiste : Il est vital de sortir de la subjectivité et de l'entre-soi. C'est ce qui manque aujourd'hui. Il y a une telle tendance à chercher l'entre-soi.

Réunis par plus grand que nous

Christus : La rencontre communautaire liturgique est quasiment corporelle. Dans la chapelle, vous êtes côte à côte avec vos sœurs, vous entendez les corps qui respirent, c'est concret !

Sœur Jean-Baptiste : Oui, cela ramène au réel mais peut aussi agacer ! Malgré tout, il est important de se dire que le chant communautaire est plus que la somme des voix qu'il réunit. Comme dans un orchestre, nous nous efforçons de faire une seule voix, par-delà la sœur qui baille ou se racle la gorge. Quelqu'un d'autre nous réunit qui est plus grand que notre petite assemblée…

Christus : D'où l'importance des médiations humaines qui donnent leur place aux corps et aux psychismes, qui prennent en compte les histoires de chacun.

Sœur Jean-Baptiste : Il est en effet important de considérer l'être humain dans toutes ses dimensions – intelligence, corps et esprit – et de nourrir les trois. C'est pour cela qu'une maîtresse des novices disait que, dans la vie monastique, la bibliothèque et la cuisine sont aussi importantes que la chapelle et l'oratoire ! En revanche, quand il y a un déséquilibre, qu'une sœur investit une seule de ces dimensions, c'est un signe que quelque chose ne va pas : si elle est dans une boulimie de nourriture au réfectoire, si elle ne quitte plus la bibliothèque ou si elle passe des heures en oraison, on est en droit de s'inquiéter. Il faut chercher le juste équilibre. Mais aussi, paradoxalement, viser le magis, ce « plus », ce quelque chose qui nous dépasse. La parabole des talents dit la générosité de Dieu qui nous fait confiance sur une toute petite chose, charge à nous de la faire fructifier ensuite. Et c'est dans ce « davantage » que la prière nous permet d'entrer.

 

1 Jean-Joseph Surin, Lettre 20 du 7 juin 1631 au père Achille Doni.
2 D. Bonhoeffer, « Lettre du 20 mai 1944 », Résistance et soumission. Lettres et notes de captivité, Labor et Fides, 2006, p. 130.
3 Grégoire le Grand, Dialogues. Tome II, livres I-III, Cerf, « Sources chrétiennes », n° 260, 1979, page 127.
4 « Ignace suivait l'Esprit, il ne le précédait pas et, de cette manière, il était conduit avec douceur. Il ne savait où. Peu à peu, le chemin s'ouvrait devant lui et il le suivait, sagement ignorant, son cœur livré avec simplicité au Christ » (J. Nadal, Contemplatif dans l'action. Écrits spirituels ignatiens [1535-1575], Desclée de Brouwer, « Christus », n° 81, 1994).