L'Atelier, col. « Mieux vivre », 2001, 141 p., 13 €.

Le titre de ce petit livre pourrait rebuter, mais ce serait alors se priver d'une parole rare et pourtant essentielle : la relecture d'une expérience de malade cancéreuse égrenant une à une les notes d'une hymne à l'émerveillement de vivre aujourd'hui une vie qui ne nous appartient pas, « tout en restant impérieusement unique parce qu'elle est donnée ». Au fil des pages, la peur de la mort s'estompe dans la conscience de ce don.
L'auteur, psychothérapeute de profession, nous éclaire sur la crise d'un patient qui sent sa mort proche et apprend à habiter son présent : « L'important n'est pas ce qui a été ni ce qui n'a pas été, mais ce qui est maintenant. » Au long des pages, Nicolle Carré comprend, de l'intérieur cette fois, la passion du Christ « en son consentement total à l'échec de sa mission, à la souffrance et à la mort ». A travers lui, maintenant qu'elle est sortie de sa suffisance, elle accède à la réalité de la communion des saints.
Ce témoignage sonne juste, il est à bien des égards trop riche pour une seule lecture. Ces pages rencontreront nécessairement un écho chez un lecteur attentif, parce qu'elles ont la force de le rejoindre en sa solitude même. C'est d'ailleurs le souhait de l'auteur que ce livre puisse être enrichi à son tour par un travail de relecture de son propre chemin de vie. Il sera précieux aux malades, à leurs proches et à ceux qui les accompagnent, agents de pastorale ou bénévoles, qui apprendront le respect émerveillé devant le mystère de l'autre.