La polémique que fait redouter le titre n'aura pas lieu. L'auteur ne se soucie pas de trouver des insuffisances aux différents types de méditation aujourd'hui à la mode. Il a de la sympathie pour Christophe André, Alexandre Jollien, Matthieu Ricard ou Fabrice Midal, souvent cités. Il suggère simplement qu'avec les « maîtres du Carmel » (en l'occurrence Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux, Edith Stein, Marie-Eugène de l'Enfant-Jésus), on va plus loin et plus haut. Il fait sienne la formule de Christophe André : méditer, c'est s'enraciner ; prier, c'est s'envoler (p. 9). Il fait entendre la différence chrétienne en quelques chapitres consacrés à la liberté, l'amour, la vérité, Dieu, l'homme, l'oraison, la mort. Particulièrement inspiré est le chapitre « De Dieu et de ses entrailles ». Il invite à envisager « un monothéisme hors norme », la foi trinitaire en un Dieu miséricorde, et Jésus de Nazareth « interface vivante entre Dieu et l'humanité ». Les problématisations qui fâchent restent à l'écart. Il est entendu que, pour Thérèse d'Avila, « le Dieu de l'extase n'est autre que le Dieu de son catéchisme » (p. 108). La sérénité du ton, la simplicité et la limpidité de l'écriture, le choix des citations parlantes et bien contextualisées font de ce petit livre une introduction aisée à la vie spirituelle (la « vie dévote », disait François de Sales), dans une perspective contemplative, bien sûr, mais où tout le monde peut en prendre de la graine.