"La poésie, avant d’être un art, est une méthode
d’expression et demeure inséparable
de celui dont elle est issue."
Michel Manoll, René Guy Cadou. Présentation et anthologie,
Seghers, « Poètes d’aujourd’hui », 2001.

À l’appui de ces quelques lignes, je me sens aujourd’hui engagé à dire bien simplement, sans calcul, par expérience, aussi caché soit-il, le fondement de mon chemin en écriture qui est aussi raison d’être. À le vouloir suggérer de manière authentique : il se révèle peu à peu, par touches successives,
dans une secrète et exigeante intuition, qui est reçue, comme chacun est amené à entr’apercevoir progressivement ce qui lui est donné de faire de son existence. Ce fondement, qui est source, anime une existence et lui donne sens finalement. Mais le propos désire ici plus sûrement chercher à s’ouvrir à quiconque, d’inviter à s’intéresser à un langage libre, irrigué cependant du sang de la réalité. Or, le plus souvent, on jette au langage poétique un regard dédaigneux. Néanmoins, par la force des choses et des événements, à l’approche des ressources qu’il porte, peut-être faut-il pressentir pour lui un avenir moins confiné, en tout cas non réservé aux happy few. Aspirant à s’adresser sans exclusive à un monde en attente, il paraît en mesure de suggérer une voie de confiance, un chemin qui permet de découvrir le coeur de la vie et de l’entendre battre au souffle d’une aurore.

En ce monde

Le monde dans lequel nous vivons, tout en s’agitant de mesquineries et de rumeurs, fait apparemment état d’un désordre avéré, voire d’une grande violence que l’on peut