Introd. B. et H. Bobrinskoy. Trad. M. Lopoukhine et alii. Cerf/Le Sel de la Terre, coll. Biographies », 2002, 464 p., 28 €.
 
Qui est le Père Arsène ? Nul ne connaît son identité. A-t-il existé ou est-ce un personnage composite ? Les nombreux témoignages recueillis, ceux qui arrivent encore, plaident en faveur d'une seule personne : un hiéromoine qui reçut le nom de Père Arsène au monastère d'Optyna Poustin. Ceux qui l'ont connu, à la fin des années 20, prêtre à Moscou l'ont retrouvé en 1958 à Rostov-le-Grand. De même ceux qui ont séjourné avec lui dans les différents camps où il fut interné.
Croire qu'il est encore possible de croire, du fond même de l'enfer des camps à régime spécial. Croire que Dieu reste à l’œuvre et fait des miracles par l'intermédiaire de ses saints, encore maintenant, dès ici-bas. À lire Dostoïevski, on peut se dire que la force de ses personnages doit beaucoup à la qualité de l'auteur. Ici, la même force s'exprime sans littérature « simple » présence de Dieu à travers un homme entièrement donné.
Toute la vie du Père Arsène a été tendue par l'idée d'« apprendre aux chrétiens à croire en Dieu sans limite et à aimer leur prochain », « à mettre dans leur âme leur cœur et leur esprit de quoi s'opposer au mal, à la violence, à l'athéisme », « à savoir s'orienter dans la confusion de la vie et du mal ». L'édition russe de cet ouvrage avoisine le million d'exemplaires. L'objet du second tome sera « Le chemin vers la foi », chemin qui sous-tend déjà tout le premier volume.