Ed. et trad. A.-Q. Hamman. Migne, coll. « Les Pères dans la foi », 1998, 171 p., 90 F.

Il est bon de relire aujourd'hui Cyprien, Augustin et Césaire Cyprien fut évêque de Carthage au milieu du ni' siècle, Augustin évêque d'Hippone un siècle plus tard et Césaire d'Arles, quant à lui, enjambe le v siècle. Ils ont eu à affronter des troubles sociaux qui valaient bien les nôtres Et cependant, ils n'ont pas réduit la foi en Christ à la morale de répartition, tentation récurrente en période de grande pauvreté Le partage avec le pauvre est le fil rouge qui tient ensemble ces fleurs bien choisies.
En des expressions souvent très proches, mais chacun avec sa sensibilité propre, ces trois pasteurs ont su montrer combien le partage actualise la présence du Christ dont le pauvre est la figure Du coup, le lien emre la pratique sacramentelle et la pratique sociale s'y montre avec une grande force. « Les mains du pauvre sont le coffre-fort du Christ ; ce qui lui est donné ne périt pas sur terre mais est enueposé au ciel », dit Césaire. Il n'y a point de dichotomie ici, mais une manière neuve de vivre cette dette envers le Seigneur qui est, comme le dit Augustin, notre plus sûre attache « Le Seigneur a bien voulu demander l'hospitalité pour vous combler de ses bénédictions, vous qui le recevez.»