«Il est trois choses qui me dépassent et quatre que je ne connais pas : le chemin de l’aigle dans les cieux, le chemin du serpent sur le rocher, le chemin du vaisseau en haute mer, le chemin de l’homme chez la jeune femme » (Pr 30,18-19). Des choses qui nous dépassent, dans les airs, sur la terre aride et à travers les eaux, se doublent d’une quatrième que nous ne connaissons pas et qui nous habite tous, celle que le Livre appelle « le chemin de l’homme chez la jeune femme ». Et ce chemin est un grand mystère. Pourquoi a-t-il cette force ? En quoi consiste-t-il, et où nous conduit-il ? L’amour de Dieu l’habite dans son fait et dans sa forme. Plus encore : le désir de ne faire et de n’être qu’une seule chair est de nature semblable au désir que Dieu nourrit d’une proximité intime et vivifiante entre l’humanité et lui-même.
Ce qui se joue en assez peu de temps dans l’amour corporel se joue de la même façon dans la durée de l’amour marié, et cela concerne le Christ et l’Église. Ce n’est pas une ressemblance mais la même chose par provenance : de l’infinie bonté, notre bonté limitée, comme de la source les eaux.
L’Épître aux Éphésiens nomme le mystère, si souvent approché par les figures de l’Ancienne Alliance, d’un Dieu qui cherche son peuple. Qui le cherche et qui se donne à lui. Qui s’approche. Qui s’approche comme l’homme de la jeune femme. Sous forme de désir dans l’Ancienne Alliance, par accomplissement dans la Nouvelle Alliance. Les noces des hommes concernent le don que Dieu fait de lui-même, autant qu’il le peut, à l’humanité que par amour il a créée — à la part d’humanité qui répond d’un amour réciproque. Voilà donc que ce qui était