« Au-delà de toute chose, il y a la mer » Cette citation lue, petite, dans un livre de mer ancien est restée gravée dans ma mémoire, même si je n’en ai jamais retrouvé la source ni l’auteur… Citation imaginée ou imaginaire peut-être ! Pourtant ces quelques mots continuent à accompagner mon expérience de terrienne citadine tournée vers la mer. Le mystère de la mer contemplée et explorée depuis l’enfance, au long des plages et des sentiers douaniers, en navigation côtière ou parfois hauturière, habite mon horizon et ma prière. Au long des jours, mon esprit s’envole régulièrement vers cet au-delà du réel bétonné, macadamé, au gré des échappées furtives, trouées du ciel dans l’espace donné et balayé par le rythme de la vie.
Car la mer est d’abord et surtout mouvement, espace mouvant, déplacement des vagues, reflet du vent et des marées, flux brassé par les courants, environnement changeant aux couleurs si variées. Penser et écrire la mer est élan, itinérance et danse. La vie urbaine dans notre monde contemporain en plein bouleversement est aussi expérience de la mer au quotidien, sillage hésitant de nos pas en quête d’un avenir imprévisible. Nous sommes sortis des certitudes solides, des principes intangibles. Le sol se dérobe sous nos pieds, l’ère du fixe et du figé laisse place au monde nouveau de l’innovant et des incertitudes, de l’avenir à inventer et discerner au-delà de nos inquiétudes. Nous apprenons la mer jour après jour dans ce changement de paradigme, véritable révolution culturelle, anthropologique, sociale.
Ces quelques lignes prennent forme de journal de bord, simples échos d’une vie religieuse apostolique en région parisienne, comme les embruns marins d’une navigation dans la haute mer du monde.
Aujourd’hui,