Dans la récitation du Rosaire, les Mystères lumineux, introduits par Jean-Paul II , s’intercalent entre les Mystères joyeux et les Mystères douloureux. Jean-Paul II les présente ainsi dans sa lettre apostolique Rosarium virginis Mariae (« Le Rosaire de la Vierge Marie ») publiée en octobre 2002 :
« Passant de l’enfance de Jésus et de la vie à Nazareth à sa vie publique, nous sommes amenés à contempler ces mystères que l’on peut appeler, à un titre spécial, “mystères de lumière”. En réalité, c’est tout le mystère du Christ qui est lumière. Il est la “lumière du monde” (Jn 8,12). Mais cette dimension est particulièrement visible durant les années de sa vie publique, lorsqu’il annonce l’Évangile du Royaume. Si l’on veut indiquer à la communauté chrétienne cinq moments significatifs – mystères “lumineux” – de cette période de la vie du Christ, il me semble que l’on peut les mettre ainsi en évidence :
1. Au moment de son baptême au Jourdain
2. Dans son autorévélation aux noces de Cana
3. Dans l’annonce du Royaume de Dieu avec l’invitation à la conversion
4. Dans sa Transfiguration
5. Dans l’institution de l’Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal. […]
 
Dans ces mystères, à l’exception de Cana, Marie n’est présente qu’en arrière-fond. Les Évangiles ne font que quelques brèves allusions à sa présence occasionnelle à un moment ou à un autre de la prédication de Jésus, et ils ne disent rien à propos de son éventuelle présence au Cénacle au moment de l’institution de l’Eucharistie. Mais la fonction qu’elle remplit à Cana accompagne, d’une certaine manière, tout le parcours du Christ. »
 
Baptême
(Marie parle)

Il est descendu le dernier dans l’eau
glaciale encore à la fin de l’hiver.
Nous étions tous là, voisins et amies
qu’on rencontre au puits, le collecteur d’impôts,
la fille qui gagnait sa vie avec ses charmes,
même les soldats. Une fente bleue,
couleur de l’aile d’un martin-pêcheur,
est apparue dans le ciel de janvier
où les branches portaient quelques nids déserts.
Tous ont entendu la voix paternelle q
ui nous le désignait comme le bien-aimé.
J’ai cru reconnaître l’oiseau mystérieux
qui palpitait au bord de la fenêtre
quand l’ange est venu m’annoncer sa naissance.
Nous aurions bien voulu habiter ensemble
cette éclaircie où chacun renvoyait
à l’autre la lumière. Au bout d’un moment,
le rideau gris s’est refermé. J’attendais
follement qu’il le rouvre et aussi, derrière,
le rideau bleu qui nous cache le ciel.

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