Cerf, coll. « La nuit surveillée », 2004, 248 p., 24 €.

Emmanuel Falque, philosophe enseignant à l'Institut catholique de Paris, se propose sans complexe, depuis quelques années, de redonner vie à la théologie mystique Spécialiste de la pensée médiévale, il porte toute son attention sur l'entrée de Dieu dans la théologie, pour reprendre le titre d'un de ses ouvrages sur saint Bonaventure (Vrin, 2000) Il ne s'agit pas là d'un paradoxe, mais d'une révélation c'est l'expérience de Dieu qui fonde la théologie, et non la Raison ou l'Idée. Après avoir analysé, dans Le passeur de Gethsémani (Cerf, 1999), l'angoisse, la souffrance et la mort à la lumière de l'agonie du Christ, l'auteur nous montre dans ce second volume qu'on ne peut parler de résurrection, de naissance ou de vie éternelle, si l'on n'a pas réfléchi la naissance humaine, tant il est vrai que notre naissance à Dieu gardera trace de noue naissance au monde. C'est donc en acceptant, insiste Emmanuel Falque, les conditions et conséquences de notre naissance humaine voulue et partagée par Dieu, notre chair et notre mort, noue finitude en somme, que nous pouvons appréhender « ce qui change tout » : notre résurrection Ainsi conçue, intégrée, la résurrection détermine notre manière d'être hic et nunc, que Dieu souhaite comme une métamorphose de toute noue existence, par tous nos pores, en chacun de nos regards A la manière des médiévaux, l'auteur ose alors répondre directement aux questions qui, de l'enfance au grand âge, nous taraudent au sujet de la présence de Dieu dans nos vies ou de la promesse qui nous est faite de la résurrection des corps Cette enquête très originale, érudite, sans laisser d'eue savoureuse, vivante, dans la meilleure veine phénoménologique, est propre à revivifier noue espérance en un monde dont les structures sont toutes appelées à être métamorphosées