Saint-Augustin, 2000, 168 p., 89 F.

Ce livre écrit par un père (ce qui est rare) vient au bon moment pour nous interroger sur nos réactions face à un événement difficile à vivre et dont personne ne saurait être exempté.
3 février 1995. Le drame éclate dans une paisible famille d'enseignants de Fribourg en Suisse : Myriam, dix-huit ans, s'est pendue dans sa chambre. Ces pages, écrites plusieurs années après, ne signent pas la fin du deuil d'un père, blessé au coeur à jamais. Elles ponctuent la lente sortie, jour après jour, de l'ankylose « du corps et de l'esprit » portée par la recherche obsédante et sans réponse du « pourquoi ? ». Myriam avait donc une vie complètement ignorée de sa famille.
Plus profondément, ce livre jalonne l'itinéraire intérieur d'un croyant ébranlé dans sa foi mais trouvant dans les textes de l'Ecriture les mots qui expriment sa vie et son esprit. Le souhait explicite de l'auteur est que son livre en aide d'autres à dépasser les blessures de la séparation brutale et inexpliquée. Il sera utile aussi aux professionnels et bénévoles aux prises avec la violence de la mort et la souffrance des endeuillés. Au moins auront-ils conscience des maladresses à ne pas commettre...
Une remarquable postface de Jacqueline Rutgers, psychologue-conseil de Lausanne, cadre le témoignage d'A. Ryser dans une bonne approche du deuil familial (fratrie, grands-parents). Co-fondatrice de L'Arc-en-ciel, une association d'entraide de parents en deuil, elle sait de quoi elle parle.