En forme de contrepoint, le film Marie Heurtin dévoile un monde où la relation appelle à un contact intime et convoque les sens oubliés du numérique : le toucher, l’odorat et le goût…

À l’heure où les nouvelles technologies risquent de nous habituer à préférer les bavardages à la conversation, l’étalage d’une surface sociale à la profondeur des relations, Marie Heurtin apparaît comme un film plein de tact et de vérité. Nous l’évoquerons d’abord comme une métaphore de la naissance au Verbe, une fiction capable de faire remonter en soi les nappes phréatiques les plus enfouies et les plus vives du langage.
Entre les techniques d’un apprentissage objectif et le pari d’une relation parfaitement gratuite, comment s’accomplit l’engendrement de la petite sauvageonne à la vie symbolique et sociale ? Par quel jeu complexe d’objets transitionnels et de purs attendrissements le tact de soeur Marguerite arrive-t-il à faire exister l’humanité de la jeune Marie ?
 

La séduction du retrait


Le 4 mai