Il n'est pas une année, depuis mon ordination comme prêtre diocésain à Paris en 1980, où je n'ai eu l'occasion de tomber sur un livre ou un article qui prédise la fin des paroisses en France.

Déjà, dans les années 1960, avec le développement de l'Action catholique spécialisée, on dénonçait un modèle périmé, hérité de l'époque médiévale et construit sur la base d'une communauté villageoise stable, avec son curé et son clocher. Ainsi, ce maillage territorial ne correspondrait plus aujourd'hui avec la mouvance des populations, le déclin du monde rural, le développement des réseaux de communication et la raréfaction du clergé qui a forcé les évêques à regrouper les anciennes paroisses dans de nouveaux ensembles qui les éloignent de plus en plus des fidèles.

Servir la mission évangélisatrice de l'Église

Cette période a vu fleurir parallèlement une multitude de mouvements et de familles spirituelles se donnant comme tâche de renouveler la mission évangélisatrice de l'Église qui ne semblait plus pouvoir être assurée par la paroisse traditionnelle.

Ainsi, en plus des anciens mouvements de jeunesse comme le scoutisme, les Cœurs vaillants, la Jeunesse ouvrière chrétienne ou le Mouvement rural de jeunesse chrétienne, les différentes branches de l'Action catholique spécialisée et les équipes rattachées aux grandes familles religieuses comme celles de saint Vincent de Paul (équipes et conférences Saint-Vincent-de-Paul), ou liés à la spiritualité ignatienne (Communauté de vie chrétienne, Mouvement chrétien des cadres et dirigeants, Chrétien en grandes écoles), se sont développées ces dernières décennies toute une série de nouveaux mouvements et d'associations de fidèles très divers, souvent fondés par quelques grandes figures