La Bible est ponctuée de scènes de mensonge. Mensonge pour usurper un bien : Jacob trompe son père Isaac qui est aveugle pour obtenir la bénédiction qui revenait de droit à Esaü ; mensonge pour échapper au danger : Abraham, au moment de passer en Égypte, pressentant que la beauté de Sara risque de lui attirer des ennuis, dit qu'elle est sa sœur — ce qui est vrai — mais pas qu'elle est aussi sa femme ; mensonge pour masquer un crime : les frères de Joseph rapportent sa tunique ensanglantée et disent à Jacob qu'une bête féroce a dévoré leur frère ; mensonge enfin pour induire quelqu'un en erreur : le serpent travestit la parole que Dieu avait adressée à Adam et Ève, ou Satan tente Jésus au désert en empruntant les paroles du Deutéronome. Mais il est des situations où les lumières de l'intelligence sont inopérantes, car le mensonge revêt des formes très subtiles, qu'on ne peut dépister qu'illuminé et fortifié par l'Esprit de Dieu.
Parmi beaucoup d'autres, nous en avons retenu trois formes qui nous apparaissent comme très significatives de l'intervention prophétique.

Des situations inextricables


On peut subir ou créer une situation inextricable, pleine de confusion, où personne ne sait ce qu'il convient de faire. Contentons-nous d'évoquer des situations contemporaines : 1. Lorsque le gouvernement de Vichy se met en place et accepte peu à peu le diktat des Allemands, quelle attitude adopter envers lui ? Il a toutes les apparences de la légitimité et s'entoure de l'aura du Maréchal Pétain. Nombre de Français se sont laissés piéger ; 2. Lorsque le Président Bush lance la coalition contre l'Irak, nombre d'Américains et de pays se laissent berner par les médias ou séduire par le profit. Aujourd'hui, on constate que le projet reposait sur le mensonge, et certains médias commencent à le dénoncer, comme en témoigne le film de Michael Moore, Farenheit 7/11...
Les prophètes ont connu de telles situations. À titre d'illustration, nous allons suivre pas à pas le chapitre 7 du livre d'Isaïe :
• Le v. 1 campe le contexte. Nous sommes aux alentours des années 731-728 sous le règne d'Achaz, roi de Juda, qui se trouve menacé par ses deux voisins nordiques (Pekah, roi d'Israël, et Ratzon, roi de Damas) qui profitent de ce que les armées assyriennes aient maille à partir sur d'autres fronts pour tenter de s'emparer de Jérusalem. L'ennemi est donc aux portes de la ville.
• Le v. 2 nous informe sur l'état d'esprit du roi et du peuple à cette nouvelle : « Leurs cœurs vacillent comme des arbres de la forêt sous le vent. » C'est la panique et la peur. Il incombe au roi de réagir rapidement. À vrai dire, sa marge de manœuvre est faible : ou bien résister seul face à l'ennemi — mais c'est suicidaire —, ou bien faire alliance avec l'une des grandes puissances de l'époque : l'Égypte ou l'Assyrie. Achaz opte pour la deuxième solution et s'allie avec l'Égypte.
• Aux v. 3 à 9, le prophète Isaïe sort à la r...
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