Trad. C. Chauvin. Mediaspaul, coll. Sagesse », 2001, 140 p., 11,43 €.

C'est dans les perspectives ouvertes par Drewermann, auquel il se réfère explicitement que l'auteur nous propose une lecture psychanalytique d'un certain nombre de textes évangéliques. Cette lecture se veut largement inspirée par les travaux de C.C. Jung, souvent cités dans ce petit ouvrage et qui en constituent la toile de fond.
L'auteur se défend pourtant de vouloir réduire l'évangile à de simples considérations psychologiques. Il tente, au contraire, de montrer qu'une lecture symbolique des textes scripturaires s'inscrit dans la plus ancienne tradition des Pères de l'Eglise : Clément d'Alexandrie, Origène, Augustin, affirme-t-il, en ont largement usé. La psychanalyse jungienne permettrait de reprendre à nouveaux frais une telle lecture. A ce titre, toujours selon l'auteur, « elle ouvre notre inconscient à la rencontre de Jésus-Christ par qui Dieu nous parle pour nous guérir de nos blessures ».
L'ouvrage est incontestablement intéressant d'une lecture stimulante. On peut toutefois se demander si, malgré les dénégations de l'auteur, l'évangile ne se trouve pas, id ou là, un peu trop « psychologisé ». La psychanalyse peut certes nous aider à renouveler, dans un contexte moderne, notre approche de l'Ecriture à condition d'en respecter les limites et la spécificité. Si utile soit-elle, une lecture psychanalytique de la Bible n'est pas nécessairement « parole d'évangile ».