L’Apocalypse est un livre pour temps de crise. Il y est question de la chute de l’Empire romain, mais aussi, analogiquement, de la chute du mur de Berlin et de la crise économique actuelle… Toutes ces réalités collectives et historiques sont présentes. L’Apocalypse, en ce sens, est à l’opposé des Actes des Apôtres, qui font preuve d’une grande confiance dans les institutions, notamment en la justice de l’État romain.
 
Premières approches
• Dans cette vision de la fin, le temps, d’abord, est géré à travers le chiffre sept (par exemple, 6,1–8,1), comme pour signifier un rythme fondamental de notre existence humaine. C’est toute la création en sept jours, la Genèse, qui réapparaît ici. Dieu dit-il vrai quand il promet à sa création le repos sabbatique du septième jour ? La question ne peut plus être évitée dès que le temps de la violence entre le sixième et le septième jour s’allonge, faisant émerger ce qui peut nous habiter au quotidien : « Mais jusques à quand cela va-t-il durer ? » (6,10).
• Dans les chapitres 12 à 18, nous entrons dans l’actualité des Églises, et, dans les chapitres qui suivent (19–20), s’ouvre une grande espérance, la possibilité d’un temps paisible avec le Christ, où nous sommes déjà régénérés avec lui, où se réalisent toutes les promesses de l’Ancien Testament, où il va venir manger avec nous. Dans ce contexte, saint Irénée cite ce passage étonnant : « Désormais je ne boirai plus le fruit de cette vigne avec vous, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, avec vous dans le Royaume de mon Père » (Mt 26,29). On peut dire que, dans l’Apocalypse, il y a l’espérance qu’à l’intérieur de l’Histoire, ce temps de repos