L'année suivante, m'appuyant sur la justesse de cette proposition et me sentant intérieurement en paix avec elle, je décidai, à l'occasion de ma rencontre mensuelle avec mon accompagnatrice, d'arriver un peu avant le rendez-vous et de repartir un peu plus tard. Un temps de préparation et d'attente me devenait essentiel. De même, j'accueillais différemment la parole de l'Ecriture qu'elle me proposait : grâce au temps de silence qui suivait, il me semblait que cette Parole pouvait s'enraciner plus profondément dans ma vie. Jusqu'alors, j'avais eu le sentiment de repartir en l'emportant comme subrepticement. Or je savais que c'était une promesse de vie. Prendre le temps de rendre grâce pour ce don, de laisser la Parole retentir en moi, a été libérant : mon coeur s'ouvrait un peu plus pour permettre à la Parole de me rejoindre, d'agir dans ma vie, de s'incarner et de m'éclairer sur le sens des événements. J'ouvrais ma porte à l'amour de Dieu et découvrais que, peu à peu, un espace de silence commençait à grandir dans mon cœur.
J'ai ainsi apprivoisé mon emploi du temps et les diverses résistances à ce niveau ont eu de moins en moins de prise. Je me laissais avant tout apprivoiser dans ma relation à Dieu : j'entrais en confiance en apprenant à m'ouvrir et à recevoir à l'écoute de la Parole. Certes, j'ai connu des mouvements contradictoires, des moments de vide alternant avec des moments de plénitude. Mais, peu à peu, j'apprenais à discerner ce qui était vie, ce qui mettait le cœur au large, j'avançais vers une réponse et une rencontre, celle où Dieu m'attendait avec la tendresse et la gratuité de son amour. Je demandais la grâce de me préparer à cette rencontre, d'enlever les pierres, de creuser suffisamment profond pour laisser l'amour de Dieu me rejoindre. Ces temps de silence et de solitude, l'aide de mon acco...
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