Cerf, coll. « Épiphanie », 2006, 249 p., 25 euros.

Tout en prenant en compte les reproches adressés par le courant féministe au christianisme, et en particulier à l’Église catholique, Anne-Marie Pelletier s’attache à relire quelques textes majeurs de la Bible qui mettent en scène des femmes. Elle montre que, dans leur sens authentique, ceux-ci ne sont pas a priori « machistes », malgré les représentations communes au monde antique auxquelles ils font inévitablement écho. Certes, les Pères et leurs successeurs ont souvent interprété ces passages en insistant sur le rôle subordonné de la femme qu’on peut y lire, mais, ce faisant, ils laissaient de côté l’essentiel du message de la Bible sur la condition féminine.
L’intérêt du livre d’Anne-Marie Pelletier est de montrer comment dans l’acceptation foncière de l’autre, qu’elle vit et comme mère et comme épouse, la femme est l’icône de ce rapport désintéressé au prochain qui est le propre de Dieu, lui qui a précisément en propre d’être tout entier tourné vers l’autre. Croisant la lecture de l’Écriture avec d’autres textes écrits par des non-croyants, l’auteur montre comment l’exigence de « bonté » et le sens de la paix à rétablir, qui est au coeur de l’attitude spontanée de la femme, est une pierre d’attente pour la découverte de la spécificité du Dieu révélé par le Serviteur souffrant et par Jésus.