Il y a peu d'extraordinaire dans la sainte Vierge ; sa vie est très simple et très commune à l'extérieur. Elle fait et souffre ce que font et souffrent les personnes de son état : elle va visiter sa cousine, les autres parents y vont comme elle ; elle se retire dans une étable, c'est une suite de sa pauvreté ; elle retourne à Nazareth, Jésus et Joseph y vivent de leur travail avec elle. Voilà le pain quotidien de la sainte Famille. Mais de quel pain se nourrit la foi de Marie et de Joseph ? Quel est le sacrement de leurs sacrés moments ? Ce qu'il y a de visible est semblable à ce qui arrive au reste des hommes ; mais l'invisible que la foi y découvre n'est rien moins qu'un Dieu opérant de très grandes choses. O Pain des anges, manne céleste, perle évangélique, sacrement du moment présent, tu donnes Dieu sous des apparences aussi viles que l'étable, la crèche, le foin, la paille ! Mais à qui le donnes-tu ? « Esurientes repies bonis... » Dieu se révèle aux petits dans les plus petites choses, et les grands, ne s'attachant qu'à l'écorce, ne le découvrent pas même dans les grandes.
Mais quel est le secret de trouver ce trésor, cette drachme ? Il n'y en a point. Ce trésor est partout ; il s'offre à nous en tout temps, en tout lieu comme Dieu : toutes créatures, amies et ennemies, le versent à pleines mains et le font couler par toutes les facultés de nos corps et de nos âmes jusqu'au centre de notre coeur. Ouvrons notre bouche et elle sera remplie L'action de Dieu inonde l'univers, elle pénètre toutes les créatures, elle surnage au-des...
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