La redécouverte d'une manière renouvelée de donner et de faire les Exercices est liée à un renouvellement du rapport au texte. Ce sera l'axe de cette communication. En partant d'une brève présentation de l'expérience d'un homme de ma génération, elle conduira à montrer que le rapport au texte est le lieu d'une légitimation théorique d'une pratique, lieu d'invention qui appelle vérification. Si bien que le texte se met à vivre : il est en instance de traduction, c'est-à-dire d'interprétation.

L'expérience d'un jésuite de ma génération


Regardons, de mon point de vue, un aspect de ce qu'a pu vivre un jésuite de ma génération entre les années 1950 et 1975.
• 1949 : les trente jours d'Exercices au début du noviciat, vécu avec grand sérieux et fruit. Il y a pourtant des rigidités. Par exemple : les novices (trois par chambre) prient à genoux sur un petit banc de prière, accoudés à la table de travail. Au bout d'une demi-heure, l'ancien de chambre fait un signe : tous en même temps s'assoient sur leur chaise. Un quart d'heure : autre signal et de nouveau à genoux pour achever le temps de l'oraison. Le Père maître n'en commente pas moins, imperturbable, la quatrième remarque additionnelle d'Ignace (n° 76). Elle précise que chacun cherchera en tâtonnant la pause qui convient pour la prière, puis la gardera tant qu'il est satisfait et se remettra en recherche quand il ne l'est plus.
• Notre formation philosophique sera principalement fondée sur la lecture de textes de grands auteurs. Elle