Desclée de Brouwer, 2000, 266 p., 135 F.

Ceux qui ont apprécié les articles de l'auteur dans Christus (d. n" 176, pp. 427-435, repris dans L'arche de la parole aux PUF en 1998, ou le présent numéro) seront heureux de retrouver id la méditation d'un croyant sur les paradoxes de la foi. Le plus grand d'entre eux est que Dieu se soit fait homme pour nous donner la vie véritable. L'Incarnation vient réveiller notte liberté assoupie pour qu'elle réponde. Mais la foi en appelle à l'intelligence, car c'est aussi en pensant que nous répondons, comme c'est en aimant que cette pensée se rajeunit sans cesse.
L'auteur, philosophe, se meut à l'aise dans la tradition patristique ou médiévale, et prend appui sur Grégoire de Nysse ou Bernard de Clairvaux, Thomas d'Aquin, Maître Eckhart ou Kierkegaard, Luther ou Augustin, pour nous entraîner dans une méditation qui conduit de l'humilité à l'amour, du silence fermé du désespoir au silence ouvert de la prière, de la solitude à la communion.
A côté d'un développement riche et traditionnel sur le Corps mystique, on retiendra un chapitre sur « le danger de la sécurité ». Citant Tertullien (« Personne n'entrera dans le Royaume sans avoir connu la tentation »), il développe finement le thème de l'épreuve qui permet à l'homme de se connaître dans la réponse qu'il fait à Dieu, non en vue d'un constat, mais pour que l'amour interrogé ouvre l'espace d'une progression indéfinie.