Bayard, 2007, 130 p., 20 euros.

C’est le sous-titre qui indique le sujet du livre : comment les hommes de la Bible ont-ils vécu la solitude ? Depuis celle du premier homme, puis de Caïn, jusqu’à celle d’Abraham et d’Isaac, portant entre eux un lourd secret, et la solitude des prophètes, appelés souvent en secret par Dieu, mais aussi persécutés, harassés parfois comme Élie, ou encore celles de Marie d’un côté, de Joseph de l’autre, du « jeune homme riche », ou de la femme adultère et, bien sûr, de Jésus devant sa mort... Les études dues à Jacques Arènes précèdent celles de Pierre Gibert. Le premier s’est surtout intéressé à des personnages des Évangiles, le second a puisé davantage dans l’Ancien Testament. L’introduction sur le regard porté par les deux spécialistes sur l’homme dans sa condition concrète sera sans doute lue avec davantage de profit après les études des différents passages. L’un des points d’attention de Jacques Arènes est l’ambivalence de la solitude, qui peut être vécue soit comme enfermement sur soi, soit comme lieu intérieur de reprise de conscience de sa vocation. Pierre Gibert insiste beaucoup sur le lien entre secret et solitude : le gardien d’un secret n’est-il pas comme condamné à une certaine solitude par ce savoir qu’il ne peut partager ?
On remarquera particulièrement quelques chapitres comme celui sur Abraham et Isaac, sur la Tentation au désert ou sur Élie tenté d’en finir avec la vie alors qu’il est poursuivi par la haine de la reine Jezabel.