Trad. M. Grazzini. Desclée de Brouwer, 2007, 252 p., 23 euros.

Voici un livre passionnant pour ceux qu’intéresse l’éveil à la foi des tout-petits. Fruit d’une expérience de plus d’une trentaine d’années, il est singulier par la tranche d’âge retenue et par ce qu’il propose. Pas de lectures bibliques ou d’activités pratiques (bricolages, coloriages...) mais une réflexion qui témoigne des facultés spirituelles de l’enfant : « Avec les enfants, il ne faut ni bêtifier, ni sous-estimer ce qu’ils peuvent saisir en toute sa grandeur. » À l’oeuvre donc une pédagogie réfléchie, inspirée de la méthode Montessori, et respectueuse du mystère de la relation du petit enfant à Dieu. La figure centrale du Bon berger, qui a donné son nom à cette catéchèse fondée sur l’annonce du kérygme, gratifie l’immense besoin d’amour de l’enfant. Sans être réductrice, elle est propre à s’approfondir et à accompagner la croissance spirituelle de l’enfant. Déjà, il est capable d’élaborer des rapprochements, d’interpréter en profondeur les signes liturgiques des sacrements qui offrent « une théologie concrète ».
Des chapitres plus techniques alternent avec des récits de séances de catéchèse, toujours étonnants. L’adulte veillera à ne pas s’immiscer dans ce travail intérieur en proposant des textes « complets en soi » de la parole de Dieu, en se retenant d’en vérifier les « résultats ». En revanche, il peut introduire au silence, qu’aime l’enfant, au recueillement, et à la prière. De belles pages sur l’éducation à l’étonnement, à l’émerveillement, montrent combien ils peuvent éveiller l’enfant à la vie de Dieu en lui. Permettre cette « souplesse intérieure » qui est la réponse à l’amour découvert, tel est le projet, jamais banal mais toujours stimulant, d’une éducation religieuse qui honore un « besoin vital profond de l’enfant, nécessaire à la construction harmonieuse de sa personne ».