Longtemps aumônier de scouts et guides, j’ai pu observer combien la première inquiétude des enfants était liée au repos : où va-t-on dormir cette nuit ? C’est d’ailleurs en plantant la tente que commence l’installation d’un camp scout. Et le premier soir est un temps d’excitation collective. Il est à la fois rassurant de savoir qu’on pourra compter sur la proximité des uns et des autres parce qu’étant loin de chez soi, on va dormir ensemble ; mais c’est aussi inquiétant, car ce ne sera pas comme à la maison.

Il est bien entendu que les jeux de plein air sont les activités principales d’un camp scout, mais la tente en reste l’un des objets emblématiques. La racine du mot amen en hébreu vient du piquet de tente solidement planté en terre. Lorsque le nomadisme imposait des déplacements fréquents selon les besoins du troupeau, il fallait trouver l’herbe fraîche où se reposer. Pour résister au vent du désert, la tente devait reposer sur des piquets fiables, l’emanou. En répondant amen, le croyant fait le même genre d’expérience. Sa recherche, ses questions, ses rencontres pourront l’emmener dans les eaux mouvantes du doute ou de la déception, il sait qu’il peut reposer en confiance sur le Seigneur, et sur la communauté de foi à laquelle il est attaché.
C’est ce même rapport que nous voulons investir avec le repos en considérant qu’il n’est pas une parenthèse dans l’activité humaine, mais un des fondements d’une organisation sociale. Remarquons au passage que le rythme de vie familial et son intimité ont un 
rapport très étroit avec le fait de dormir ensemble sous le même 
toit.
 

La bénédiction du dimanche, aujourd’hui

Qu’est-ce que le champ du repos révèle d’une