Bayard, coll. « Christus », 2005,243 p., 19,80 €.
L'auteur, jésuite français, longtemps professeur d'exégèse à l'Institut Biblique à Rome et président de la Commission biblique pontificale, est certainement le meilleur spécialiste actuel de la Lettre aux Hébreux. Mais ce n'est pas d'abord un ouvrage d'exégèse qu'il nous propose ici. Il s'agit plutôt pour lui de méditer sur la prière et l'offrande que le Christ a fait de sa vie, sur lesquelles cette lettre offre de très riches perspectives. Sa conviction est précisément qu'entrer dans ce texte, dense et parfois difficile, déploie des horizons spirituels insoupçonnés et qui n'ont pas pris une ride.
La première partie est sans doute la plus accessible. Elle montre comment la prière du Christ, notamment à Gethsémani, demeure pour nous un encouragement. Loin d'être mise à part, la prière est le coeur de la vie : « A l'exemple de Jésus et avec la force obtenue par son sacrifice, la vie chrétienne doit continuellement unir ces deux dimensions : l'offrande de la prière et l'offrande de la charité. »
Dans la partie centrale, le P. Vanhoye nous fait entrer dans une lecture rigoureuse et fine du texte de la Lettre aux Hébreux, n'hésitant pas à attirer notre attention sur la nuance de certains mots et sur les enjeux de la traduction. Il n'oublie pas qu'il est exégète, mais cette compétence est mise au service d'une meilleure compréhension de cette lecture pour nous aujourd'hui.
Il montre notamment que l'offrande du Christ a eu cette qualité de ne jamais séparer celui-ci des hommes, alors même qu'elle l'unissait davantage au Père : « La perfection-consécration du Christ doit donc se "définir comme une perfection d'ouverture, une perfection de relations.
Elle s'ouvre dans deux relations à la fois : du côté des hommes et du côté de Dieu. La Passion du Christ a porté à leur perfection la relation du Christ avec les hommes et sa relation avec Dieu. » Du coup, « le Christ est prêtre parfait parce qu'il a la capacité de nous mettre en communion avec Dieu et en communion entre nous. Il ne fait pas l'un sans l'autre. Il nous révèle l'impossibilité de séparer les deux dimensions de l'amour ».
Le Christ a « offert des demandes » (He 5,7). Expression étrange. Mais elle « révèle l'aspect le plus important de toute vraie prière. La demande adressée à Dieu doit toujours être en même temps une offrande... Toute prière authentique est faite avec respect. En même temps qu'une demande, elle est un acte d'hommage envers la puissance et la bonté de Dieu. Mais il y a plus : celui qui prie sincèrement s'ouvre à l'action de Dieu : il accepte que Dieu intervienne dans sa vie ; (...) celui qui prie doit s'offrir lui-même à Dieu pour que Dieu puisse l'exaucer. Et c'est bien ce que fit le Christ ».
Avec ce livre, le P. Vanhoye nous offre la méditation de toute une vie sur un texte trop souvent négligé ou Lectures spirituelles pour notre temps jugé archaïque. Il en montre les liens avec tout le Nouveau Testament, et notamment les connivences avec la spiritualité johannique. Qui prendra la peine de faire ce voyage ne verra plus de la même façon le sacerdoce du Christ, sacerdoce reçu sur la croix et pour l'éternité. De même, sa vision de la prière sera renouvelée. Un livre à méditer Bible en main et coeur éveillé.
L'auteur, jésuite français, longtemps professeur d'exégèse à l'Institut Biblique à Rome et président de la Commission biblique pontificale, est certainement le meilleur spécialiste actuel de la Lettre aux Hébreux. Mais ce n'est pas d'abord un ouvrage d'exégèse qu'il nous propose ici. Il s'agit plutôt pour lui de méditer sur la prière et l'offrande que le Christ a fait de sa vie, sur lesquelles cette lettre offre de très riches perspectives. Sa conviction est précisément qu'entrer dans ce texte, dense et parfois difficile, déploie des horizons spirituels insoupçonnés et qui n'ont pas pris une ride.
La première partie est sans doute la plus accessible. Elle montre comment la prière du Christ, notamment à Gethsémani, demeure pour nous un encouragement. Loin d'être mise à part, la prière est le coeur de la vie : « A l'exemple de Jésus et avec la force obtenue par son sacrifice, la vie chrétienne doit continuellement unir ces deux dimensions : l'offrande de la prière et l'offrande de la charité. »
Dans la partie centrale, le P. Vanhoye nous fait entrer dans une lecture rigoureuse et fine du texte de la Lettre aux Hébreux, n'hésitant pas à attirer notre attention sur la nuance de certains mots et sur les enjeux de la traduction. Il n'oublie pas qu'il est exégète, mais cette compétence est mise au service d'une meilleure compréhension de cette lecture pour nous aujourd'hui.
Il montre notamment que l'offrande du Christ a eu cette qualité de ne jamais séparer celui-ci des hommes, alors même qu'elle l'unissait davantage au Père : « La perfection-consécration du Christ doit donc se "définir comme une perfection d'ouverture, une perfection de relations.
Elle s'ouvre dans deux relations à la fois : du côté des hommes et du côté de Dieu. La Passion du Christ a porté à leur perfection la relation du Christ avec les hommes et sa relation avec Dieu. » Du coup, « le Christ est prêtre parfait parce qu'il a la capacité de nous mettre en communion avec Dieu et en communion entre nous. Il ne fait pas l'un sans l'autre. Il nous révèle l'impossibilité de séparer les deux dimensions de l'amour ».
Le Christ a « offert des demandes » (He 5,7). Expression étrange. Mais elle « révèle l'aspect le plus important de toute vraie prière. La demande adressée à Dieu doit toujours être en même temps une offrande... Toute prière authentique est faite avec respect. En même temps qu'une demande, elle est un acte d'hommage envers la puissance et la bonté de Dieu. Mais il y a plus : celui qui prie sincèrement s'ouvre à l'action de Dieu : il accepte que Dieu intervienne dans sa vie ; (...) celui qui prie doit s'offrir lui-même à Dieu pour que Dieu puisse l'exaucer. Et c'est bien ce que fit le Christ ».
Avec ce livre, le P. Vanhoye nous offre la méditation de toute une vie sur un texte trop souvent négligé ou Lectures spirituelles pour notre temps jugé archaïque. Il en montre les liens avec tout le Nouveau Testament, et notamment les connivences avec la spiritualité johannique. Qui prendra la peine de faire ce voyage ne verra plus de la même façon le sacerdoce du Christ, sacerdoce reçu sur la croix et pour l'éternité. De même, sa vision de la prière sera renouvelée. Un livre à méditer Bible en main et coeur éveillé.
